Mayotte : isolement et vaccination, les deux remèdes face à l’épidémie de choléra
Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a annoncé qu’à ce stade, 65 personnes étaient contaminées sur l’île. Seul un quartier, à Koungou, est touché pour le moment.
MAYOTTE - Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux est actuellement en déplacement à Mayotte, où une épidémie de choléra touche la population.
Ce vendredi 10 mai, il a annoncé que 65 personnes étaient pour le moment contaminées, dont une fillette de trois ans décédée mercredi.
Il n’y a « pour l’instant qu’un seul foyer », le quartier Kirson à Koungou, a-t-il déclaré sur RTL, tout en relevant une « lente élévation du niveau de personnes touchées ». L’épidémie « est sous contrôle » et « circonscrite », grâce à « une intervention des services de santé sur la vaccination, la prise en charge, l’accompagnement des personnes touchées », a précisé Frédéric Valletoux.
#Mayotte : "65 personnes touchées, avec une intervention des services de santé qui permet, pour l’instant, de circonscrire cette poussée du choléra"@fredvalletoux, ministre chargé de la Santé, invité d'Yves Calvi dans #RTLMatin pic.twitter.com/1mmmko8LvB
— RTL France (@RTLFrance) May 10, 2024
La vaccination est désormais l’un des grands enjeux pour endiguer la propagation. « La stratégie vaccinale pour le choléra n’est pas de vacciner tous azimuts et à l’aveugle », mais « par pallier », a toutefois prévenu le ministre, avec une vaccination de l’entourage des personnes touchées et des gens ayant été en contact avec celles-ci dans les dernières 48 heures.
3 700 personnes vaccinées
À ce stade, 3 700 personnes sur l’île ont été vaccinées, pour le moment dans le seul quartier de Kirson. « Des stocks, on en a. Il y a aujourd’hui à peu près 7 000 vaccins sur l’île. 6 000 vaccins arrivent la semaine prochaine. On a encore des doses possibles et dans des volumes plus importants pour le début de l’été », a indiqué Frédéric Valletoux.
Par ailleurs, alors que le choléra se transmet notamment via des eaux contaminées par la bactérie, « l’Était va continuer des distributions d’eau autant que nécessaire » et « des rampes d’eau ont été installées dans certains quartiers », a précisé le ministre de la Santé. Venus de métropole, 86 réservistes, infirmiers et médecins, sont arrivés sur le terrain, a-t-il ajouté.
Frédéric Valletoux a aussi reconnu les difficultés auxquelles font face le système de santé et les soignants sur l’île, qui ne compte qu’un hôpital et cinq urgentistes, pour quelque 310 000 habitants selon des chiffres officiels de la population, probablement largement sous-estimés.
« Les équipes ici souffrent parce qu’elles sont soumises en permanence et depuis longtemps à des rythmes extrêmement tendus », a-t-il constaté. « Des travaux » d’extension et de modernisation de l’hôpital, pour 242 millions d’euros, « démarrent dans quelques semaines », a-t-il dit, auxquels s’ajoute l’engagement des pouvoirs publics « à construire un deuxième hôpital dans une autre partie de l’île ».
L’épidémie a démarré « le 18 mars » dans le 101e département français situé dans l’océan Indien, avec des premiers cas « arrivés des Comores » voisines, où l’épidémie flambe et a déjà fait 98 morts, selon le dernier bilan officiel. Le choléra, maladie bactérienne, peut provoquer des diarrhées aiguës et entraîner la mort par déshydratation en un à trois jours.
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