“May December”, un film troublant qui va bien au-delà du scandale

Elles se présentent l’une comme sincère, l’autre comme recherchant la vérité. Pourtant,May December retrace l’histoire de deux femmes drapées dans le mensonge. Leurs destins se croisent lorsque la première, Gracie (Julianne Moore) reçoit la visite de la seconde, Elizabeth (Natalie Portman), l’actrice qui doit l’incarner à l’écran”, résume The New York Times.

Le quotidien plante ainsi le décor de May December, le dernier film du réalisateur américain Todd Haynes : “Gracie vit dans une grande villa côtière à Savannah, en Géorgie, avec son mari, Joe (Charles Melton), leurs jumeaux adolescents et leurs deux chiens.” Leur aînée a déjà quitté le nid familial pour poursuivre ses études.

La différence d’âge entre Gracie (59 ans) et Joe (36) est immédiatement notable, mais le couple a surtout fait parler de lui dans le passé : leur histoire a commencé deux décennies auparavant, alors que Joe n’était encore qu’un collégien et que Gracie était l’une de ses enseignantes.

“La suite de cette relation – une liaison qui défraie la chronique, un procès pour viol sur mineur, un accouchement en prison – s’inspire dans les grandes lignes de l’histoire de Mary Kay Letourneau, enseignante de l’État de Washington qui, en 1997, a été reconnue coupable de violences sexuelles sur Vili Fualaau, l’un de ses élèves, alors âgé de 12 ans, avec qui elle entretenait une relation”, signale le Los Angeles Times. L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. “Des années plus tard, une fois Letourneau sortie de prison, les deux amants se sont mariés et ont vécu ensemble pendant quatorze ans. L’enseignante est décédée en 2020 [un an après leur séparation], des suites d’un cancer.”

Le film dans le film

Si, à l’instar d’une grande partie de la presse américaine, les deux quotidiens applaudissent le long-métrage, c’est qu’il propose “une approche brillamment étoffée de ce fait divers, portée par trois têtes d’affiche formidables, une indéniable maîtrise narrative et des touches d’humour parfaitement déroutantes, qui font entrer tout en douceur le spectateur dans l’intrigue”, détaille Manohla Dargis dans le New York Times. La critique ciné ajoute que, devant une scène absurde, elle s’est demandé si elle était censée rire à ce point. “Naturellement, la réponse est oui : Todd Haynes s’amuse, pendant un temps du moins, à déjouer les attentes du spectateur en menant son film dans des directions inattendues.”

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