La mastication aurait dicté l'évolution de nos mâchoires

Grâce à une expérience insolite, des chercheurs ont chiffré l’énergie dépensée lors de la mastication. Ils en ont déduit sa probable implication dans l'évolution de la mâchoire des Hominoïdes.

L'étude, publiée dans , est la première à poser un chiffre sur les calories que nous brûlons à la mastication. Celle-ci représenterait 1% de la dépense d'énergie quotidienne de l'Homme. En quoi cette étude est-elle importante ? Elle permet de se donner une idée des stratégies évolutives des autres hominidés. La nécessité d'optimiser énergétiquement le système masticatoire aurait pu être un des moteurs de l'évolution de la mâchoire, des dents et des muscles masticateurs des Hominoïdes, super-famille regroupant les singes dépourvus de queue.

Les dents d'Australopithèques sont 4 fois plus grosses que les nôtres

"Nos résultats indiquent que le régime alimentaire mou de l'Homme moderne pourrait nous faire économiser de l'énergie lors de la mastication, par rapport au régime alimentaire plus difficile à mâcher de nos parents les plus proches", explique Adam Van Casteren, premier auteur de l’étude, à Sciences et Avenir. On peut donc facilement imaginer que le coût énergétique de la mastication était bien plus élevé chez nos ancêtres. Australopithecus par exemple, hominidé ayant vécu entre 1 et 4 millions d'années en arrière, possédait des dents 4 fois plus larges que l'Homme moderne, et des muscles masticateurs bien plus développés.

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont demandé à 21 volontaires de mâcher du chewing-gum insipide et inodore. Pourquoi insipide ? Non pas par misanthropie, mais parce que le goût aurait déclenché la digestion. Et celle-ci nous fait aussi dépenser de l’énergie, bien plus d’ailleurs que la mastication. Cela aurait donc faussé les résultats. Pendant 15 minutes, les participants ont mâché consciencieusement, la tête enfermée dans une bulle de plexiglas pour que soient mesurés leurs rejets de CO2 et leur consommation d’oxygène.

Mâcher augmente notre dépense énergétique de plus de 10%

"En mâchant un chewing-gum tendre, les sujets ont augmenté leur dépense énergétique de 10,2% en moyenne par rapport à leur métabolisme de base, et de 15,1% [...]

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