Martin Hirsch charge la réforme du RSA, « une régression » « terrifiante »

Martin Hirsch sur Franceinfo le 25 avril 2023, dénonce la réforme du RSA.
Martin Hirsch sur Franceinfo le 25 avril 2023, dénonce la réforme du RSA.

EMPLOI - L’idée serait « terrifiante ». Martin Hirsch, l’ancien directeur de l’AP-HP et initiateur du revenu de solidarité active en 2009, s’est alarmé ce mardi 25 avril du projet de réforme du RSA qui pourrait obliger les allocataires à exercer une activité sans garantie de rémunération.

« Il y a une idée qui serait vraiment terrifiante, et il serait bien que le gouvernement sorte de cette semi-ambiguïté. D’un côté Thibaut Guilluy, le haut-commissaire à l’emploi, fait des propositions que j’allais dire plutôt sensées. Et de l’autre on entend (...) le travail qui serait obligatoire sans salaire », s’est inquiété Martin Hirsch au micro de Franceinfo.

La réforme du RSA voulue par le gouvernement s’inscrit dans la refonte plus large de Pôle emploi, qui deviendra bientôt France Travail. Dans un rapport, Thibaut Guillay préconisait que tous les allocataires du RSA devait s’inscrire à Pôle emploi et effectuer 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité. Mais Martin Hirsch s’inquiète de ce renouveau, qui pourrait « réinventer le travail sans salaire ».

Pas de travail sans salaire, rappelle Martin Hirsch

Pour lui, ce serait « une régression sociale comme il n’y en a pas souvent ». « On s’est battu − Sarkozy l’avait compris, Hollande l’avait compris – pour que les allocataires du RSA reprenne le travail et que toute heure de travail soit en face d’une fiche de salaire, avec les droits sociaux qui vont avec », rappelle celui qui est aujourd’hui vice-président exécutif de Galileo Global Education, groupe spécialisé dans l’enseignement supérieur privé.

Il insiste : « Que l’inscription à Pôle emploi soit obligatoire, ça ne me pose pas de problème. (...). Mais pas de travail sans salaire. (...) Qu’il y ait des parcours de formation, tout ce qui peut aider quelqu’un à se réinsérer aucun problème, mais tout ce qui est de transformer un allocataire en une main-d’œuvre sans droit, c’est une régression sociale. »

Martin Hirsch pense « qu’on joue sur l’ambiguïté pour des raisons politiques, je n’ose imaginer qu’on aille jusque-là ». Début mars, le ministre du Travail Olivier Dussopt avait pour sa part expliqué que le RSA était « un droit ». « Lorsque l’offre de formation est adaptée, il y aura une obligation d’y participer. Sinon, il y aura des sanctions jusqu’au retrait de l’allocation. Ça n’est pas du travail gratuit », précisait-il.

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