Marseille-Monaco: pour Saïd Ennjimi, Willy Delajod "était beaucoup trop énervé, il aurait dû garder son sang-froid"

Si l’occasion ratée par Vitinha à la 94e fait beaucoup parler depuis le coup de sifflet final, d’autres aspects de ce Marseille-Monaco (2-2) font également jaser. Principalement, le carton rouge adressé à Guillermo Maripan (11e minute) et le jaune à Emran Soglo (76e) pour une semelle sur le genou d’un Monégasque. Ces décisions prises par Willy Delajod ont causé la colère de l’état major monégasque. Dès la fin de la rencontre, l'entraîneur Adi Hütter et le directeur général Thiago Scuro, l’ont fait savoir devant les caméras. À froid, l’ancien arbitre international Saïd Ennjimi décrypte.

Le rouge de Maripan? "Extrêmement sévère" selon Ennjimi

S’il n’a pas pu offrir la victoire aux siens, Vitinha a dès la onzième minute provoqué l’expulsion de Guillermo Maripan grâce à un appel dans le dos du chilien. Une décision "extrêmement sévère" pour Saïd Ennjimi. "Je vois un contact au niveau du bras puis le Marseillais bute lui-même sur le Monégasque, observe le désormais président de la Ligue de Football Nouvelle-Aquitaine. Quand bien même la faute peut se siffler, un carton jaune suffit. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait annihilation d'une action de but, un Monégasque (Kehrer) est sur la même ligne. Le rouge est totalement hors de propos à mon sens. La Var aurait dû dire à l'arbitre de revenir sur sa décision."

"Encore une fois, la vidéo doit intervenir" après l’intervention d’Emran Soglo

L’autre action qui génère l’incompréhension des monégasques est l’intervention d’Emran Soglo sur Kassoum Ouattara en deuxième période. Si le Marseillais prend dans un premier temps le ballon, sa semelle vient s’écraser sur la rotule du Monégasque. "Je pense qu'il faut mettre le rouge, commente Ennjimi. Je trouve que le match était assez haché et engagé. Dans ce contexte, avec déjà un rouge qui faisait débat, il faut arriver à trouver l'équilibre. Il aurait fallu monter la sévérité de l'arbitre et exclure le joueur. Certes il ne veut pas agresser son adversaire mais il porte quand même son pied sur le genou, c'est extrêmement dangereux. J'aurai mis rouge et, encore une fois, la vidéo doit intervenir." Trop véhément envers l’homme en noir, Denis Zakaria a obtenu le premier de ces deux cartons jaunes sur cette situation. Quelques minutes plus tard il écopera d’un deuxième avertissement et laissera les Rouge et Blanc à 9 contre 11.

Pour Ennjimi, Willy Delajod "aurait dû garder son sang froid"

Cette rencontre entre deux prétendants à l’Europe en quête de rebond était un sommet de tension dans un Vélodrome en ébullition. Selon Saïd Ennjimi, Willy Delajod s’est laissé emporter par ce choc: "Il était beaucoup trop énervé. Il aurait dû garder son sang froid, on le voit crier sur les joueurs. Sur des matchs comme cela, un peu tendus, il faut faire preuve de calme à toute épreuve car les joueurs montent dans les tours assez facilement. C'est un match à très fort enjeu et ça n'a pas permis d'apaiser le contexte général." Selon nos informations, l’ASM va écrire, ce lundi, à la Direction Technique de l'Arbitrage pour faire part de son incompréhension.

Article original publié sur RMC Sport