La marque de bière Bud Light visée par un appel au boycott transphobe

“C’est un véritable cas d’école de marketing pour les générations futures”, lance The Washington Post, tandis que les États-Unis s’embrasent autour d’une campagne publicitaire pour une marque de bière.

La controverse a débuté le 11 avril sur les réseaux sociaux, lorsque l’Américaine Dylan Mulvaney “a posté une vidéo sur son compte Instagram, qui compte 1,8 million d’abonnés, pour faire la promotion de la [bière] Bud Light par le biais d’un concours”, rappelle The New York Times. L’influenceuse, qui atteint les 10 millions d’abonnés sur TikTok, est célèbre pour documenter sa transition de genre, amorcée au moment de la pandémie de Covid-19.

Moins d’une minute de vidéo sur une canette de bière à l’effigie de Dylan Mulvaney : c’est ce qui a suffi à provoquer des réactions de toutes parts sur les réseaux sociaux. “La réaction à cette collaboration dans certains milieux a été aussi prévisible qu’un tweet de Trump”, ironise The Washington Post.

Étalages fracassés et armes à feu

Des étalages de bières Bud Light ont été fracassés dans des supermarchés, et des packs détruits par des tirs d’armes à feu, notamment par le musicien Kid Rock, partisan de Donald Trump, qui a publié une vidéo sur Twitter le montrant utiliser des bières de la marque comme cible. “Les appels au boycott sont restés flous sur leurs motifs”, précise le quotidien new-yorkais.

“Cette condamnation de la Bud Light […] intervient dans un contexte où les élus des États républicains proposent des projets de loi destinés à régir la vie des jeunes transgenres, à limiter les spectacles de drag-queens et les performances des transgenres.”

De son côté, Anheuser-Busch, la maison mère de Bud Light, a eu une communication pour le moins hésitante. Après avoir opté pour un “silence indigne”, selon les termes du Washington Post, durant les premiers jours de la polémique, le PDG de la brasserie américaine s’est fendu d’une déclaration “alambiquée et au patriotisme incongru”.

“Il n’a jamais été notre intention de participer à un débat qui divise le pays”, a déclaré le patron, Brendan Whitworth, sur le site Internet de l’entreprise. Une position ambiguë et hypocrite, déplore le quotidien américain. Car après avoir tenté de redorer son image “un peu macho” auprès de la jeune génération en prônant l’inclusivité, “la troisième marque de bière la plus vendue au monde […] s’est débinée quand le vent a tourné”.

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