Maroc : la banque centrale muscle sa réponse pour freiner l’inflation

Pour de nombreux experts, la hausse du taux directeur décidée par la BAM pourrait freiner l'inflation et favoriser l'épargne, mais ils craignent qu'elle ait pour conséquence le ralentissement de la croissance.  - Credit:JALAL MORCHIDI / Anadolu Agency via AFP
Pour de nombreux experts, la hausse du taux directeur décidée par la BAM pourrait freiner l'inflation et favoriser l'épargne, mais ils craignent qu'elle ait pour conséquence le ralentissement de la croissance. - Credit:JALAL MORCHIDI / Anadolu Agency via AFP

C'est une première depuis 2008. Pour juguler l'inflation galopante, la banque centrale du Maroc (BAM) a finalement décidé de frapper fort, et, de relever son taux directeur de 50 points de base, à 2 %. Cette hausse, attendue, a été décidée pour « assurer les conditions d'un retour rapide à des niveaux en ligne avec l'objectif de stabilité des prix », précise le communiqué de la banque centrale publié à l'issue de la réunion trimestrielle de son conseil, mardi 27 septembre.

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Une inflation au plus haut

Cette décision très attendue par les milieux économiques survient dans un contexte de poussée inflationniste alimentée par la flambée des prix des matières premières au niveau mondial. Ainsi l'indice des prix à la consommation a progressé de 8 % en août sur un an, « tiré essentiellement par le renchérissement des produits alimentaires et des carburants », selon la BAM. « Aujourd'hui, les prix brûlent les caddies des consommateurs et leurs portefeuilles. L'inflation est cruelle pour les revenus modestes », a averti lundi le quotidien L'Économiste dans son éditorial, affirmant que « la sortie de crise sera difficile ».

Sur l'ensemble de l'année 2022, l'institution monétaire table sur une inflation de 6,3 % (contre 1,4 % en 2021). Elle reviendrait à 2,4 % en 2023. La croissance de l'activité économique accusera quant à elle un « net ralentissement » à 0,8 % en 2022 (+ 7,9 % en 2021), poussé par « un re [...] Lire la suite