« Mon sous-marin jaune » : des souvenirs au son des Beatles

Jon Kalman Stefansson, prix du Livre étranger Le Point France Inter en 2022. - Credit:©Roberto GANDOLA/opale.photo
Jon Kalman Stefansson, prix du Livre étranger Le Point France Inter en 2022. - Credit:©Roberto GANDOLA/opale.photo

Peu de gens considèrent « Yellow Submarine », des Beatles, comme un chef-d'œuvre. En 1969, c'est pourtant la chanson préférée d'un petit garçon qui, devenu écrivain, la choisira pour titre de l'un de ses romans les plus autobiographiques. Mon sous-marin jaune est une ode à la mémoire, aux rencontres qui la marquent de manière indélébile, aux liens tissés entre les êtres par les grands textes profanes et sacrés. À l'été 2022, le petit garçon devenu écrivain aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien. S'approchant de son idole, il l'entend fredonner un air qui l'invite à un voyage dans le temps, à bord de la Trabant de son père – dans laquelle il apprend la mort de sa mère au détour d'une phrase –, à bord du bus qui l'emmène vers les fjords de l'ouest de l'Islande – où il apprendra à ramasser les œufs des goélands et des sternes arctiques – et à bord de son « sous-marin jaune », une pièce au sous-sol de la bibliothèque de Keflavík qui sera un refuge à sa tristesse. Avant de mourir, sa mère lui avait dit que les paroles de « Yellow Submarine » parlent de « notre désir à la fois douloureux et puéril de trouver […] un univers parallèle où les contraintes et les mauvais coups du monde ne nous atteignent pas ».

Fantasque. Évoquant son compagnonnage intime et esthétique avec Paul McCartney et John Lennon, comme lui orphelins de mère, le narrateur du nouveau roman de Jon Kalman Stefansson, l'auteur de l'inoubliable Ton absence n'est que ténèbres (prix du Livre é [...] Lire la suite