Marie Lajus, ex-préfète d’Indre-et-Loire soutenue par une tribune après son départ «injuste»

Une tribune publiée le 26 décembre dans le Monde apporte son soutien à la préfète Marie Lajus (ici en 2015), démis de ses fonctions.
PASCAL PAVANI / AFP Une tribune publiée le 26 décembre dans le Monde apporte son soutien à la préfète Marie Lajus (ici en 2015), démis de ses fonctions.

POLITIQUE - « Une profonde injustice ». Une cinquantaine d’élus, de fonctionnaires et d’acteurs locaux ont apporté leur soutien à l’ancienne préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus, dans une tribune publiée le 26 décembre sur Le Monde. Un désaccord avec des élus locaux sur un projet d’urbanisme est, d’après eux, la raison de son limogeage acté il y a quelques semaines.

« De quoi parlons-nous concrètement ? D’un projet d’incubateur visant à réunir start-up et chercheurs, que son promoteur souhaiterait construire dans le parc du château Louise de La Vallière, à Reugny (Indre-et-Loire), relate les signataires. Or, la zone d’installation projetée étant boisée et proche d’un monument historique, elle n’est pas constructible, tant aux termes du code de l’urbanisme qu’au regard des principes de la loi Climat et résilience de 2021. »

Certains élus auraient tenté de rendre le terrain constructible et la préfète s’y serait opposée. « Le mécontentement d’élus prêts à passer outre le respect de la loi aurait donc conduit, par des voies qui nous échappent, au débarquement sans préavis ni nouvelle affectation de la préfète Marie Lajus, » conclut la tribune en saluant le professionnalisme et l’impartialité de Marie Lajus.

Pression sur Gérald Darmanin

Marie Lajus a été démise de ses fonctions le 7 décembre par décret durant le conseil des ministres. Mais dans un article publié une semaine plus tard, Le Canard Enchaîné a fait état d’un coup de pression de certains élus locaux qui se seraient plaints de la préfète directement auprès de Gérald Darmanin.

Lors de son départ, une vidéo de la fonctionnaire postée sur les réseaux sociaux la montre tenant l’article de l’hebdomadaire encadré et déclarant : « Vive la presse libre ».

Dans un communiqué, le conseil municipal de Reugny a contesté être impliqué dans le départ de la préfète, ce qu’affirme pourtant le journal satirique. « Nos valeurs vont à l’encontre de tels stratagèmes, s’ils sont avérés. Nous ne sommes en rien solidaires de tels agissements contraires aux principes républicains auxquels nous sommes attachés », peut-on lire dans un communiqué.

La Sénatrice PS de Charente, Nicole Bonnefoy a également affiché son soutien à Marie Lajus sur Twitter et a fait part de son indignation dans une lettre envoyée à Gérald Darmanin et a également adressé une question écrite à ce sujet à la Première ministre.

À voir également sur Le HuffPost  :

Lire aussi