Marie-France Garaud : mort d’une guerrière

Marie-France Garaud en 2010.  - Credit:BALTEL/SIPA / SIPA
Marie-France Garaud en 2010. - Credit:BALTEL/SIPA / SIPA

Il fut un temps où l'on désignait les éminences grises du pouvoir comme « Père Joseph », allusion au rôle du religieux capucin François Leclerc du Tremblay dans l'ombre de Richelieu. Si l'on avait parlé de « Mère Joseph », l'expression eut convenu comme un gant à Marie-France Garaud. Avec ses tailleurs serrés, ses chignons, son air sévère souligné par ses yeux noirs comme des charbons ardents et son port de cavalière hérité de son enfance poitevine, cette maîtresse-femme du pouvoir tint une place essentielle dans les sillages de Georges Pompidou, puis de Jacques Chirac, au long des années 1970. Elle est morte mercredi 22 mai à l'âge de 90 ans à son domicile de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), a annoncé son fils Jean-Yves Garaud jeudi à l'Agence France-Presse.

Dans le premier tome de ses Mémoires Souvenirs, souvenirs…, paru chez Robert Laffont, Catherine Nay raconte de façon drolatique comment, jeune journaliste, elle faisait le pied de grue devant les cabines d'essayage de la maison Chanel pour recueillir les confidences de Marie-France Garaud, s'émerveillant au passage sur ses jambes parfaites… Celle qui, enfant, accompagnait son père à la chasse au perdreau faisait souvent mouche, d'une formule, dans les allées du pouvoir.

Rebelle au caractère trempé

Née Marie-Françoise – eh oui ! – Quintard le 6 mars 1934 à Poitiers, fille d'un riche avoué, avocate elle-même, mariée à un confrère, Louis Garaud, mère de deux fils, propriétaire d'un manoir dans les Deux-Sèvres [...] Lire la suite