Le mariage des hindous enfin reconnu au Pakistan

Deux hindous le jour de leur mariage, à Karachi, le 24 janvier.

Une loi a mis fin à une mesure discriminatoire touchant particulièrement les femmes issues de cette minorité religieuse. Elle pourrait être adoptée au niveau national.

C’est une bonne nouvelle saluée par la presse pakistanaise et indienne : la province du Sindh, dans le sud du Pakistan, a adopté lundi une loi autorisant l’enregistrement des mariages célébrés au sein de la communauté hindoue. Un acte politique fort en faveur des minorités dans un contexte de tensions interreligieuses.

3Plus de 3 millions d’hindous vivent dans ce pays musulman né de la partition de l’empire britannique des Indes, en 1947, dont la majorité autour de Karachi, capitale du Sindh. L’impossibilité de faire enregistrer son mariage dans un Etat fédéral où l’union civile n’existe pas est à l’origine de multiples complications. Obtenir des papiers d’identité, faire valoir son héritage, obtenir un visa était jusque-là très difficile, voire impossible pour des habitants souvent pauvres, vivant dans des zones rurales et issus des plus basses castes. Par ailleurs, les défenseurs des droits humains dénonçaient les enlèvements, conversions et mariages forcés avec des musulmans subis par les femmes, non protégées officiellement par les liens du mariage, et la difficulté particulière des veuves à faire valoir leurs droits.

«Portée symbolique importante»

Pour Julien Levesque, doctorant à l’EHESS, dont les recherches portent sur la province du Sindh qui compte 50 millions d’habitants, soit un quart du pays, «ce vote a une portée symbolique importante dans le contexte actuel. La communauté hindoue compte beaucoup de paysans sans terres, très largement dominés par des propriétaires terriens dans une région où les inégalités sont très fortes et où la pression s’accroît depuis 2012».

Cette année-là et la suivante, les tensions ont été exacerbées par deux affaires successives, l’enlèvement et la conversion d’une jeune femme et la profanation collective d’une tombe hindoue. «De nombreux hindous du Sindh (...)

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