Un mariage sans enfant ? Ces futurs mariés expliquent pourquoi ils ont imposé ce choix à leurs invités

De plus en plus de couples font le choix de ne pas inviter les enfants de leurs proches, pour leur permettre de profiter à 100 % de leur soirée avec eux.
De plus en plus de couples font le choix de ne pas inviter les enfants de leurs proches, pour leur permettre de profiter à 100 % de leur soirée avec eux.

FÊTE - « No kids » sur le carton d’invitation. De plus en plus de couples font le choix d’organiser des mariages où les enfants ne sont pas les bienvenus. Pour des raisons budgétaires, parce que le lieu des festivités n’est pas adapté, ou surtout tout simplement pour que leurs amis et proches profitent de ce moment avec eux pleinement.

C’est le choix fait par Laurie et Nathan, 32 et 33 ans, qui travaillent dans la même agence de communication digitale à Genève. Leur mariage aura lieu en décembre prochain, en Haute-Savoie. « On a envie que les gens profitent à fond avec nous et qu’ils ne soient pas collés toute la soirée à leur enfant ou à un baby phone, explique Laurie. On fait ce choix qui ne va peut-être pas plaire, mais c’est le nôtre. On n’a pas voulu enrober l’information pour faire passer la pilule, on l’assume. »

Même raison principale du côté de Myriam, 32 ans aussi, qui travaille dans l’accélération de start-up et se marie en juillet 2024 dans le Beaujolais, sa région natale. « Je préfère préciser qu’on aime bien les enfants, plaisante-t-elle. On voulait que nos amis et proches n’aient pas la charge mentale de s’occuper de leurs enfants. »

« Il y a de l’alcool, des gens qui dansent »

Les mariages sont le moment où l’on se demande si l’on doit inviter la vieille cousine qui nous a invités au sien il y a dix ans, ou ces collègues qu’on ne connaît pas depuis si longtemps. Lorsque l’on rajoute les époux, conjoints et enfants, le nombre d’invités peut vite grimper, et avec lui le coût des festivités.

« Dans notre entourage, cela concernait une dizaine de familles, donc si on ajoute en moyenne 1,5 enfant, ça fait tout de suite une quinzaine de petites personnes en plus à gérer, nourrir etc. », souligne Laurie. Avec son fiancé, ils ont choisi de faire quelques exceptions pour les amis très proches dont ils connaissent bien les enfants et leurs neveux et nièces : il y aura sept « enfants d’honneur », deux ados et cinq petits de moins de cinq ans.

Le lieu où ils se marient est pourtant bien équipé pour accueillir des enfants. « Il y a une salle à part pour eux, avec des lits superposés, des jeux, décrit Laurie. Mais c’était vraiment nous qui voulions que les gens profitent. On invite nos amis, pas leurs enfants. » Au mariage auquel ils viennent d’assister, même état d’esprit : les parents étaient invités sans leurs enfants, avec une raison supplémentaire : celle de la sécurité.

« On voulait que nos amis et proches n’aient pas la charge mentale de s’occuper de leurs enfants. » Myriam

« Tout était en extérieur et il y avait mille façons de se blesser ou de se perdre. Eux ne voulaient pas avoir cette responsabilité sur le dos, que l’un se prenne un bout de verre dans le pied, une cendre dans l’œil… », développe-t-elle. Même raisonnement pour Myriam. « Sur le lieu de notre mariage, il y a un petit étang. On ne veut prendre aucun risque, expose-t-elle. Au final, un mariage, ce n’est pas un lieu très fait pour les enfants : il y a de l’alcool, des gens qui dansent… »

Comment l’annoncer aux invités ?

L’annonce aux proches peut s’avérer délicate, surtout les générations précédentes pour lesquelles la question d’inviter ou pas les enfants ne se posait pas. Ou pour les parents qui ne disposent pas de mode de garde. « On en a parlé en amont, pour ne pas s’engueuler avec nos invités et pour leur demander ce qu’ils en pensent, raconte Myriam. La plupart sont d’accord avec l’idée et envisageaient de toute façon de les faire garder. »

Si les parents de Laurie et Nathan n’ont « pas trop compris » leur choix, ils le respectent tout de même. Le couple se laisse malgré tout une marge de flexibilité. « Si jamais ce n’est pas possible, on s’adapte. Quand il n’y a pas les beaux-parents à côté, si les enfants sont très petits ou si des femmes allaitent, il n’y a pas le choix », reconnaît-elle.

Ils ont choisi de mentionner cette règle sur le site Internet où figurent tous les détails pratiques de leur mariage. « On a choisi une formulation qui disait que pour des raisons d’organisation, les enfants n’étaient pas conviés, sauf les enfants d’honneur », explique Laurie. Pour l’instant, les réactions sont plutôt positives.

« Lors d’une fête ou d’un anniversaire, ça ne choque personne que les enfants ne soient pas invités » Laurie

« Seule une amie, qui n’est pas concernée parce qu’elle vient avec son fils, nous a expliqué que c’était très contraignant pour les gens parce qu’on se marie en Haute-Savoie, en semaine et en plus sans enfants, évoque-t-elle. Elle trouvait que c’était beaucoup de contraintes pour un seul mariage. On ne le voit pas comme ça : on invite les gens, ce n’est pas un service qu’on leur demande de nous rendre. »

La plupart de leurs invités ont sauté sur l’occasion de faire garder leurs enfants par leurs grands-parents ou par des proches, ravis de profiter eux aussi d’une fête sans enfants. « Peut-être que si j’étais maman, j’aurais un autre prisme aussi. Mais j’ai fait le choix, justement, de me marier avant d’avoir mes propres enfants », souligne Laurie.

Et d’ajouter : « Lors d’une fête entre adultes, un anniversaire ou quoi, ça ne choque personne que les enfants ne soient pas invités. Alors que c’est comparable en termes de logistique et d’organisation. Une centaine d’adultes qui boivent et qui ont envie de s’amuser, c’est un peu incompatible avec des enfants. »

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