"Un marchepied pour l'extrême droite": la gauche s'insurge contre la photo de Macron avec le cadeau du nouveau président argentin
Un cliché qui passe mal. Le nouveau président argentin Javier Milei, élu en novembre, a offert à Emmanuel Macron un maillot de football dédicacé du club Boca Juniors, situé à Buenos Aires et dont il est supporter, pour nouer un premier lien avec son homologue français. La photo d'Emmanuel Macron posant avec le maillot, le pouce levé, offert par un président d'extrême droite est décriée par la gauche hexagonale.
"Encore un bon pote pour la France"
"Encore un bon pote pour la France carajo (bordel en espagnol, NDLR)!", grince le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter).
L'ancien député des Bouches-du-Rhône reprend au passage le terme surprenant utilisé par Javier Milei qui a accompagné son cadeau d'un "Vive la liberté, bordel", écrit à la main sur le maillot.
Accusant Javier Milei d'être un "type qui entend des voix" et un "gars" qui "veut détruire tous les services publics", le leader LFI s'agace de voir Emmanuel Macron accepter de poser avec un cadeau venu de ce politique d'extrême droite.
"Complicité" avec l'extrême droite
Plus sévère encore, le député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes accuse Emmanuel Macron d'être un "marchepied pour l'extrême droite".
L'élu insoumis reproche au président de "prendre la pose" avec un maillot signé par "le président d’extrême droite argentin", et de ne pas "avoir un mot" pour l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué à Paris en 2022. Les suspects dans l'affaire sont proches de l'extrême droite.
La députée LFI du Val-de-Marne Clémence Guetté reproche encore à Emmanuel Macron d'afficher "sa complicité" avec le président argentin, auteur d'un "projet destructeur qui plongera un peuple entier dans la pauvreté".
Une "honte"
Plusieurs élus socialistes ont également critiqué le cliché du président français. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure n'hésite pas à accuser Emmanuel Macron de jouer à l'"agent publicitaire du populiste ultra libéral Javier Milei", quand le député socialiste des Landes Boris Vallaud estime que cette photo résume "la politique diplomatique d’Emmanuel Macron en une image".
"Quelle honte!", s'indigne également le député PS Iñaki Echaniz, qualifiant le président sud-américain d'"anti-féministe, anti-avortement, climatosceptique, pro-armes, ultra-libéral, négationniste de la dictature argentine, vulgaire et populiste".
Le président Javier Milei doit être investi ce dimanche à Buenos Aires en présence de nombreux dirigeants étrangers. La France sera représentée par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini.