Une “Marche des morts” contre la criminalité croissante dans les villes arabes d’Israël

Dans un article publié le lundi 7 août, le site panarabe Middle East Eye évoque un sujet hautement sensible mais souvent ignoré ou peu couvert par les médias arabes et israéliens : les violences et les crimes organisés dans les villes arabes d’Israël, un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur, face à l’indifférence des autorités.

“Pendant près de deux décennies, les citoyens palestiniens d’Israël [appelés aussi Arabes israéliens] ont vécu sous la menace du crime organisé en Galilée, à Al-Muthallath et dans le Naqab (Néguev), mais les dix dernières années ont été particulièrement violentes”, souligne le site. “Depuis le début de l’année, au moins 141 Palestiniens ont été tués par des gangs du crime organisé, […] un taux record de décès […] laissant 2 millions de personnes dans un état d’angoisse permanent”, ajoute-t-il.

Pour alerter sur cette vague de criminalité et protester contre le silence jugé coupable du pouvoir israélien, des milliers de personnes ont rejoint, le dimanche 6 août, à Tel-Aviv, une marche silencieuse baptisée “Marche des morts”. Portant des dizaines de cercueils sur leurs épaules à la mémoire des victimes, les manifestants – “des familles palestiniennes, des militants, des juifs de gauche et des [membres d’] organisations de la société civile”, dont des femmes vêtues d’une longue cape blanche – ont défilé, certains en brandissant des pancartes sur lesquelles étaient écrits des messages en arabe, en hébreu et en anglais.

Des criminels en liberté

Cette marche intervient deux mois après la mort en juin de cinq personnes, dont un adolescent de 15 ans, tuées par balle dans une station de lavage automobile dans le village de Yafia, près de Nazareth. “Cette fusillade a été l’une des plus meurtrières enregistrées ces dernières années”, souligne Middle East Eye. Un drame resté impuni et ayant poussé certains à faire entendre leurs voix.

“La grande majorité des tueurs ne sont pas arrêtés, tandis que seules 15 % des affaires aboutissent à des inculpations”, précise le site, évoquant l’inaction politique et policière. “Pour rendre la situation encore plus terrifiante, des vidéos de violences, de meurtres ou d’extorsions sont partagées en ligne, privant les gens de tout sentiment de sécurité personnelle.”

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