Les marchés financiers ne se réjouissent pas de la victoire du RN, bien au contraire

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le 30 juin 2024 après l'annonce du résultat du premier tour des élections législatives anticipées ayant placé le parti d'extrême droite en tête.| Arnaud Paillard / Hans Lucas / AFP
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le 30 juin 2024 après l'annonce du résultat du premier tour des élections législatives anticipées ayant placé le parti d'extrême droite en tête.| Arnaud Paillard / Hans Lucas / AFP

On a coutume de croire que les marchés financiers donnent le la de la conjoncture économique et politique du pays. Lorsque les Bourses dévissent, la nation flanche et lorsque les titres remontent, la confiance règne. Les cours boursiers seraient donc des indicateurs pertinents de la situation et du contexte, les spéculateurs seraient de parfaits observateurs de l'état économique et social du pays. Des voyants objectifs et neutres. Quand la Bourse va, tout va. On l'écoute avec attention.

Ainsi, lorsque le CAC 40, place boursière qui regroupe les quarante entreprises françaises les plus riches, a bondi de près de 2% dès le lendemain de la victoire du Rassemblement national (RN) au premier tour des élections législatives anticipées, tout le monde a cru bon d'affirmer que les boursicoteurs se félicitaient du résultat. En d'autres termes, les marchés financiers seraient avec le RN et se réjouiraient du probable succès de Jordan Bardella. Beaucoup y allaient de leur discours défaitiste: les marchés avec le RN, le pouvoir économique avec Marine Le Pen, les nantis ont gagné, etc.

La Bourse ne s'intéresse qu'aux possibilités

En fait, pas vraiment. Si on prend un peu de hauteur et de distance avec ces éléments, si on analyse les choses objectivement et à tête reposée, c'est surtout l'inverse qu'on constate. Si le CAC 40 s'est relevé, c'est surtout parce que le RN a échoué à obtenir une majorité absolue sûre, et c'est surtout parce que les tractations ont commencé tôt, visant à éviter les triangulaires incertaines et une victoire pleine et entière du parti de Jordan Bardella.

Les marchés ne sont absolument pas en accord avec le programme du RN: ils l'avaient déjà démontré le 10 juin, après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes et la dissolution d'Emmanuel Macron. Le CAC avait plongé de 6% en seulement cinq jours et s'inquiétait d'une arrivée d'un parti…

D'ailleurs, durant toute la durée de la campagne…

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