Le marché de Noël de Strasbourg interdit la tartiflette et le champagne, la mairie s’explique

Sur le marché de Noël de Strasbourg, ici en 2008, l’interdiction de vendre certains produits a suscité de nombreuses critiques.
PATRICK HERTZOG / AFP Sur le marché de Noël de Strasbourg, ici en 2008, l’interdiction de vendre certains produits a suscité de nombreuses critiques.

ALSACE - C’est un début de « transformation du marché de Noël » de Strasbourg qui ne se fait pas dans la discrétion. La mairie a justifié ses choix, mardi 11 octobre au soir, après la polémique suscitée par la liste de produits interdits à la vente lors de la prochaine édition de l’événement, à partir du 26 novembre.

Joint par Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Guillaume Libsig, adjoint à la maire de Strasbourg chargé des animations urbaines, fait valoir que « les gens ne veulent plus du parc d’attractions de Noël et du supermarché à ciel ouvert. Ils nous le disent, les commerçants nous le disent ». L’interdiction de produits qui n’ont rien à voir avec l’Alsace, tels que la tartiflette, le pop-corn ou le poulet grillé, « c’est un des leviers » pour retrouver davantage d’authenticité, affirme l’élu écologiste. Seule concession de la municipalité : le champagne, initialement mis à l’écart, pourra finalement être vendu aux côtés du crémant d’Alsace dans les allées du marché, rapporte le quotidien régional.

La « capitale de Noël doit rester dans son temps, répondant aux questions posées par la société sur l’écoresponsabilité, la provenance des produits, le bien-être ou les identités », a ajouté Guillaume Libsig auprès de l’AFP, qui refuse de voir sur le marché « des objets vendus ailleurs le reste de l’année ».

Des produits « fabriqués en Europe et de bon standing »

Mais pourquoi les crucifix sont-ils autorisés « sous réserve », ce qui n’a pas manqué de susciter des commentaires outrés sur les réseaux sociaux ? « Nous sommes extrêmement sensibles aux origines spirituelles de la manifestation. Pour les crucifix, c’est la même grille d’analyse que pour les boules [à neige]. Un produit de mauvaise qualité nuit à la manifestation », explique Guillaume Libsig.

Parmi les autres produits dont la commercialisation n’est pas automatiquement autorisée sur le marché de Noël, on retrouve les tapis de souris, les cendriers ou encore les décapsuleurs et, pour ce qui concerne les produits alimentaires, la bière chaude ou les hot-dogs, selon la liste révélée par les médias régionaux. Pour tous ces produits, « la priorité est [qu’ils] soient dignes et de bon standing, fabriqués en Europe, et n’arrivant pas dans des conteneurs d’Asie », a précisé l’adjoint à l’AFP.

L’élu souligne que la liste des produits autorisés ou prohibés à la vente a été longuement discutée au sein d’une commission composée notamment de commerçants et d’élus, que la municipalité souhaite associer à la « transformation » de l’événement. « Avant, elle se réunissait une fois par an pour valider les inscriptions et les emplacements des forains et commerçants. » Aujourd’hui, « ce n’est plus une commission fantoche. Le 16 septembre, on a abordé des tas de sujets et on a passé une heure et demie sur la liste. »

Sur la forme, toutefois, la municipalité écologiste reconnaît une maladresse : la liste était « un document de travail » rédigé dans un « langage technique », souligne Guillaume Libsig. D’où notamment les termes « Croix JC » pour désigner les crucifix dans le document qui a fuité dans la presse. Pour l’édition 2022, la liste des produits prohibés et autorisés ne sera d’ailleurs qu’expérimentale : le document doit être entériné « début 2023 », à l’occasion d’une nouvelle réunion de la commission consultative.

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