Marathon de Berlin : Tigst Assefa pulvérise le record du monde féminin de plus de deux minutes

L’Éthiopienne Tigist Assefa en pleine célébration après avoir battu le record du monde du marathon féminin à Berlin, en Allemagne.
TOBIAS SCHWARZ / AFP L’Éthiopienne Tigist Assefa en pleine célébration après avoir battu le record du monde du marathon féminin à Berlin, en Allemagne.

SPORT - Stratosphérique. Pour son troisième marathon terminé, l’Éthiopienne Tigst Assefa a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’athlétisme en améliorant le record du monde féminin de plus de deux minutes à 2h11:53. Un bond jamais vu depuis plus de quarante ans.

Avec ce chrono, la cinquième victoire -elle aussi historique- d’Eliud Kipchoge sous la porte de Brandebourg est reléguée au second plan, le Kényan dépassant pourtant l’Éthiopien Haile Gebrselassie au palmarès du marathon le plus rapide de la planète.

En septembre 2022, alors que tous les regards s’étaient portés sur le record du monde de Kipchoge en 2h01:09, Tigst Assefa, 26 ans, avait déjà fait sensation sous la porte de Brandebourg pour son deuxième marathon avec un temps de 2h15:37, qui était devenu à l’époque le troisième temps de l’histoire et la meilleure marque dans les rues de Berlin.

Dimanche, elle a rangé au placard le record du monde de Brigid Kosgei (2h14:04), que la Kényane avait établi il y a un peu moins de trois ans à Chicago. Une telle progression de plus de deux minutes entre deux records du monde est inédite depuis 1983.

A titre de comparaison, l’Éthiopienne a couru plus vite que son légendaire compatriote Abebe Bikila, qui avait établi le record du monde masculin en 1964 à Tokyo, lors de son deuxième titre olympique, celui qu’il avait remporté avec des chaussures après avoir gagné pieds nus à Rome quatre ans plus tôt.

« Je ne m’attendais pas à courir aussi vite, à descendre sous les 2h12 », a reconnu Tigst Assefa. « Mais c’est le résultat d’un travail dur ».

Sa performance a notamment été saluée par le vainqueur du marathon de Berlin en 1985 (2:11:43). « Je n’aurais jamais pensé voir une femme s’approcher d’aussi près. C’est vraiment une performance hors du commun, littéralement ’hors de ce monde’ », a tenu à souligner James Ashworth, coureur britannique aujourd’hui âgé de 66 ans.

Une progression fulgurante

Arrivée à l’athlétisme par la piste, l’Éthiopienne s’est d’abord spécialisée sur le 800 mètres, avec un record personnel réalisé en juillet 2014 à Lausanne en 1:59.24.

Elle s’était ensuite qualifiée pour les Jeux olympiques de Rio en 2016 sans parvenir à sortir des séries, avant qu’une blessure au tendon d’Achille ne la force à passer à la route, avec des premières courses en 2018 sur 10 kilomètres, avant de monter sur semi-marathon et de signer un record à 1:07.28 en Allemagne en 2022, ce qui ne la plaçait pas dans les 50 meilleures performances cette saison-là.

Avec la pandémie de Covid-19, Assefa décide de ne pas courir et se lance sur son premier marathon en mars 2022 à Ryad, qu’elle boucle en 2h34:01. En l’espace de 18 mois, elle améliore donc son chrono de plus de 22 minutes.

Si, selon sa fiche sur la fédération internationale, elle est âgée de 26 ans, des sites spécialisés dans l’athlétisme lui donnent trois ans de plus.

Avec cette performance, l’athlète qui s’entraîne sur les hauteurs de la capitale étiopienne Addis Abeba (2 300 m d’altitude) se place comme l’une des grandes favorites pour l’or olympique à Paris dans un peu plus de dix mois, sur un parcours toutefois très vallonné et totalement différent de celui de Berlin, complètement plat.

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