Manouchian au Panthéon : la nostalgie du courage

Missak Manouchian et son épouse Mélinée ont fait leur entrée au Panthéon, mercredi 21 février 2024.  - Credit:Michel Euler - AP - Sipa
Missak Manouchian et son épouse Mélinée ont fait leur entrée au Panthéon, mercredi 21 février 2024. - Credit:Michel Euler - AP - Sipa

Curieuse, presque surprenante, la profondeur de cette émotion, cette sorte de nostalgie aussi, que l'on a pu ressentir, mercredi 21 février, au cours de cette belle cérémonie, réglée au cordeau, sans une fausse note, celle du transfert au Panthéon de femmes et d'hommes de l'« affiche rouge », des 23 compagnons qui ont accompagné à la mort, il y a 80 ans, Missak Manouchian.

Tous, Arméniens ou pas, apatrides, juifs ou non, venus d'ailleurs, tous faisant partie de ce groupe de la MOI (main-d'œuvre immigrée), fer de lance des combattants FTP, tous communistes, ils ont lutté, jusqu'à la mort, pour la liberté contre les nazis.

À LIRE AUSSI Missak Manouchian au Panthéon : tous les secrets de l'Affiche rougeCela s'est passé en 1944, presque à la fin de la guerre, alors que chaque Français sentait que la fin de la guerre venait, que ce n'était plus qu'une question de jours ou d'heures. Les 24 ont fait le sacrifice de leur vie, au moment où ils étaient le plus près de la victoire. À quelques semaines seulement de la Libération, pour laquelle ils se sont tant battus, et à laquelle ils n'ont pas assisté, fauchés juste avant le début juin par des tireurs allemands, condamnés eux-mêmes à fuir ou à mourir dans les mois qui suivraient.

L'une des pires périodes que la France ait connues

Cette période de 1940 à 1944, celle d'une guerre qui n'a pas seulement opposé des militaires à d'autres militaires, mais des Français partisans de l'occupant à des Français résistants, est sa [...] Lire la suite