En manipulant les élections, Maduro perd le soutien de Lula et Gustavo Petro

Le gouvernement vénézuélien a “déclenché une crise dans la région” en manipulant le processus électoral de son pays, titre le journal colombien El Tiempo en une de son édition du mardi 26 mars. Alors que l’élection présidentielle de juillet approche à grands pas, ni la principale figure de l’opposition, Maria Corina Machado – frappée d’une peine d’inéligibilité –, ni sa remplaçante, Corina Yoris, n’ont pu déposer leur candidature. De quoi “ouvrir la porte à des tensions inédites depuis l’arrivée au pouvoir des présidents Gustavo Petro et Luiz Inácio Lula da Silvaen Colombie et au Brésil, qui avaient pourtant exprimé jusque-là un soutien sans faille au régime autoritaire de Nicolás Maduro.

Le gouvernement de Gustavo Petro, principal artisan du retour en grâce du Venezuela sur la scène internationale, a défendu dans un communiqué la “nécessité” de garantir la tenue d’“un processus électoral présidentiel libre, juste et compétitif au Venezuela”.

De son côté, le gouvernement brésilien de Lula da Silva a souligné “avec préoccupation” que les manœuvres officielles “[n’étaient] pas compatibles” avec les accords passés en octobre sur l’île de la Barbade, à savoir une levée temporaire des sanctions américaines qui étouffent l’économie vénézuélienne en échange de l’assurance de l’organisation d’élections libres.

Outré, le régime de Maduro a répondu sur le réseau social X, affirmant que “les gouvernements de la gauche lâche ne sont pas capables de condamner les coups d’État […] qui menacent la paix”. Une référence à une série d’attentats présumés qui ont servi de prétexte pour organiser une campagne de répression contre l’opposition. Dans la foulée, le dirigeant chaviste, au pouvoir depuis 2013, a qualifié de “terroriste” le parti Vente Venezuela de Maria Corina Machado.

Seul Manuel Rosales, gouverneur social-démocrate de l’État de Zulia, dans l’ouest du pays, a réussi à déposer sa candidature, sans que le reste de l’opposition n’accepte de se rallier à lui pour le moment.

Au plus bas dans les sondages, Maduro semble avoir choisi de s’accrocher au pouvoir coûte que coûte, quitte à s’isoler à nouveau sur le continent : l’Argentine, l’Équateur, le Costa Rica, le Guatemala et le Pérou ont également exprimé leur préoccupation quant au processus électoral, qui semble toujours plus compromis.

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