Manifestations du 1er mai: le renseignement n'anticipe pas "de risque avéré en matière d'ordre public"

Retour à la normale? Les manifestations du 1er mai "devraient être plus apaisées" cette année, en comparaison à la mobilisation "inédite" de 2023 dans le contexte de la contestation à la réforme des retraites.

Selon une note que BFMTV a pu consulter, le renseignement territorial estime que cette année "les exactions s'annoncent limitées" et que "cet événement ne présente pas en tant que tel de risque avéré en matière d'ordre public". À titre d'illustration, il ne prévoit pas d'actions de blocages ou de dégradations à l'encontre "des représentations de l'État".

Cette année, les organisations syndicales ne font pas front commun et manifesteront chacune de leur côté avec des mots d'ordre variés.

Néanmoins, le renseignement reste vigilant sur la possible présence "d'éléments radicaux", par exemple des blacks blocs, des mouvances pro-palestiniennes ou des collectifs anti-Jeux olympiques.

JO, Gaza, RN...

Les manifestations de ce 1er mai s'inscrivent dans un contexte particulier. Ainsi, le renseignement estime que les détracteurs des Jeux olympiques et paralympiques "tireront profit de la tribune offerte par la fête du Travail pour cibler" l'événement.

Il porte une attention particulière à la manifestation de Marseille, où l'arrivée de la flamme olympique est prévue pour le 8 mai, où cet événement "pourrait encourager les militants à se mobiliser".

De la même manière, le conflit dans la bande de Gaza "pourrait également s'inviter", avec des associations en soutien au peuple palestinien qui ont appelés à se joindre au mouvement, notamment à Paris.

Les manifestations revêtent également une dimension locale à l'instar de Perpignan où les organisations syndicales appellent à une mobilisation massive en raison de la tenue d'un meeting de campagne de Jordan Bardella et Marine Le Pen dans la ville ce jour.

Quelques personnes "à risques"

Au niveau national, sur les 340 rassemblements prévus, le renseignement prévoit une participation entre 130.000 à 150.000 manifestants dont 15.000 à 30.000 à Paris, soit des chiffres de mobilisation habituels.

Cette "journée de mobilisation ne devrait pas connaître de réel engouement parmi les salariés notamment du secteur privé", indique la note du renseignement, qui précise que parmi le secteur public, "pilier de la participation", la sphère éducative constituera un élément essentiel de la contestation.

D'autres fonctions du public comme la santé ou les forces de l'ordre sont attendues, tout comme le secteur agricole.

Dans la capitale, 400 à 800 personnes "à risques" sont attendues, notamment des membres de l'ultra gauche. Dans d'autres grandes villes du pays, le risque concerne les blacks blocks ou des écologistes. Dans certaines manifestations comme à Toulouse, Lyon ou Clermont-Ferrand, le renseignement anticipe que des "rencontres" aient lieu entre l'ultra-gauche et l'ultra-droite.

Article original publié sur BFMTV.com