En manif contre la réforme des retraites, la dissidente PS Martine Froger n’était pas la bienvenue

La nouvelle députée PS de l’Ariège, Martine Froger, aux côtés de ses soutiens de la région Occitanie le jeudi 6 avril, en marge des manifestations contre la réforme des retraites.
La nouvelle députée PS de l’Ariège, Martine Froger, aux côtés de ses soutiens de la région Occitanie le jeudi 6 avril, en marge des manifestations contre la réforme des retraites.

MANIFESTATIONS - Sa victoire aux législatives partielles a fragilisé l’unité de la Nupes la semaine dernière. Elle en a fait les frais ce jeudi 6 avril. Martine Froger, l’élue Socialiste soutenue par les historiques du PS qui a vaincu l’Insoumise Bénédicte Taurin lors d’un scrutin dans l’Ariège samedi, a été violemment prise à partie lors de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Foix (Ariège). Une intimidation jugée inacceptable par Nicolas Mayer Rossignol, le numéro 2 du PS.

Alors qu’elle s’était jointe au cortège ce jeudi après-midi, la nouvelle députée de la 1re circonscription de l’Ariège a en effet été accueillie par les huées des manifestants qui, comme vous pouvez le voir dans les tweets ci-dessous, l’ont copieusement insulté et aspergé d’eau. Sur ces vidéos, il est notamment possible de les entendre crier « collabo », « facho », « saloperie » et « casse-toi de là, dégage, tu n’as rien à faire ici ».

La députée, qui avait participé à toutes les précédentes mobilisations, a préféré quitter les lieux, selon l’Agence France presse (AFP).

« La différence entre une PS pro-NUPES et une PS anti-NUPES, c’est que la première peut venir en manifestation. Pas la deuxième », a commenté sur Twitter Bruno Mazel, le responsable de la communication de Manuel Bompard, le coordinateur de La France Insoumise (LFI), sur Twitter. « Elle a été élue grâce aux voix du RN, de la macronie et de la droite. Elle ne soutient pas l’union de la gauche », a-t-il poursuivi.

Les historiques du PS, qui ont fait campagne pour Martine Froger lors de la législative partielle dans l’Ariège, n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux et a lui faire part de leur soutien.

« Il est urgent de mettre fin à cette spirale de la violence »

« Notre députée (...) vient de subir une agression honteuse par un groupe d’extrême gauche lors de la manif des retraites à Foix. Jets d’eau, menaces physiques, insultes « facho collabo » et bien d’autres... », a ainsi dénoncé Kamel Chibli, le vice-président du Conseil regional d’Occitanie, évoquant « une quarantaine d’individus bien décidés à en découdre ».

« J’espère que les coupables seront condamnés fermement. Le développement de la violence verbale n’est jamais sans conséquence », a pour sa part indiqué le sénateur Socialiste Rachid Temal. « Aucune violence n’est acceptable dans la République », a également souligné la maire PS du 10e arrondissement de Paris, Alexandra Cordebard, tandis que Stéphane Le Foll, le maire socialiste du Mans a dénoncé des violences « parfaitement inacceptable(s) venant en plus de gens qui se disent de gauche ».

Le numéro 2 du PS, Nicolas Mayer-Rossignol, fervent soutien de Martine Froger pendant sa campagne, a lui aussi tenu à réagir. « Aucune violence n’est acceptable dans la République. Soutien total à la militante de gauche et députée socialiste Martine Froger », a-t-il écrit sur Twitter.

« Il est urgent de mettre fin à cette spirale de la violence de l’injure publique sauf à prendre le risque d’organiser le grand basculement de notre pays vers le pire », a également dénoncé sur Twitter l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui ne cache pas son hostilité à la Nupes.

Martine Froger a été au cœur d’une guerre des gauches pendant la campagne législative. Suspendue du PS depuis juin 2022, elle était soutenue par le PS local et la présidente socialiste d’Occitanie Carole Delga, mais pas par la direction qui a préféré défendre la députée LFI, dans le cadre de l’accord Nupes. Elle souhaite intégrer le groupe PS à l’assemblée mais refuse d’intégrer la coalition.

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