Comme le Mali, le Burkina Faso cèdera-t-il à son tour à la tentation russe ?

Encore des drapeaux russes [ce 4 octobre] dans la manifestation hostile à la venue de la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest]. C’était devant l’aéroport de Ouagadougou. En effet, “les envoyés spéciaux de l’organisation sont arrivés dans la capitale dans un climat plutôt hostile, souligne L’Observateur Paalga. Ils ont été accueillis comme des chiens dans un jeu de quilles […]. Situation qui a contraint les émissaires de la Cedeao à tenir la rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré [le nouvel homme fort du pays] dans les locaux de l’aéroport.”

Le précédent malien

En tout cas, hier, relève le quotidien Aujourd’hui au Faso, “le fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine, s’est fendu d’un communiqué pour soutenir le nouvel homme fort du Burkina, gratifiant le capitaine Traoré [du titre] de lutteur pour la justice, et flétrissant Damiba [Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait pris le pouvoir lors du coup d’État de janvier 2022] de n’avoir pas pu justifier la confiance de ses jeunes tombeurs. Pour le patron de Wagner, les Africains en ont ras le bol du joug des colons, et les putschistes ont fait le nécessaire.”

Alors, s’agit-il d’un appel du pied de Moscou en direction des nouvelles autorités burkinabè ?

“On sent l’effet domino en provenance du Mali, explique Aujourd’hui au Faso. On flaire, pour ne pas dire plus, qu’on pousse à la roue le capitaine Traoré dans les bras de Wagner. Et Prigojine aurait voulu envoyer une offre de service au capitaine Traoré qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Reste à savoir si le Burkina va tomber dans le giron russe, sous le fallacieux argument que la France a failli au Sahel dans sa lutte contre le terrorisme et que l’Afrique, et en particulier le Sahel, a marre de la France.”

Ne pas quitter un maître pour s’assujettir à un nouveau…

“Burkina : les nouveaux maîtres dans les bras de Wagner ?” s’interroge en écho le site d’information Wakat Séra.

“La société de sécurité privée russe ne fait aucun mystère de son amour soudain pour le Burkina, constate Wakat Séra. Le boss du groupe, Evgueni Prigojine, n’est pas passé par quatre chemins pour apporter son soutien aux hommes du MPSR II. Il n’en est pas à son premier coup, s’étant déjà signalé suite au premier coup d’État du 24 janvier dernier, qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré.”

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