Maladie hémorragique épizootique: les éleveurs en appellent à l'État face à la multiplication des cas

Des professionnels inquiets mais "pas affolés." Face à l'augmentation rapide de foyers de la maladie hémorragique épizootique (MHE), favorisée par des températures anormalement élevées à cette période de l'année, des éleveurs du sud-ouest de la France demandent le soutien à l'État.

Après avoir estimé lundi que l'État "sous-estimait profondément le problème" posé par cette maladie n'affectant pas les humains, Christian Fourcade, éleveur dans les Hautes-Pyrénées et vice-président de la chambre d'agriculture de ce département, le plus touché de France, a toutefois souligné à l'AFP "une bonne évolution des pouvoirs publics".

"La machine administrative a mis un peu de temps" mais maintenant "tout le monde s'est mis dans le bon sens", a-t-il souligné.

Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, à date du 5 octobre, des foyers de MHE sont désormais enregistrés dans les départements des Hautes-Pyrénées (30 foyers), Pyrénées-Atlantiques (12 foyers), Haute-Garonne (8 foyers), Gers (2 foyers) et des Landes (1 foyer). Ce, ce chiffre a triplé en l'espace d'une semaine seulement, pour désormais arriver à 53.

Mortel dans moins de 1% des cas

Cette maladie qui affecte cervidés et bovin a été détectée pour la première fois aux États-Unis en 1955. Le ministère de l’Agriculture explique que la MHE est "une maladie virale affectant les ruminants sauvages (notamment les cervidés) et domestiques (bovins et dans une moindre mesure les petits ruminants)" propagée par des insectes piqueurs hématophages.

Pour l'heure, aucun vaccin n'existe contre cette maladie mortelle dans moins de 1% des cas. Le risque est surtout économique pour les éleveurs, dont beaucoup ne peuvent plus vendre leurs bêtes à cause des restrictions de transport mises en place.

Conformément aux règles européennes, les autorités françaises ont interdit la sortie des vaches, chèvres et moutons situés dans un rayon de 150 kilomètres autour d'un élevage infecté par le virus, sauf, à l'intérieur de la France, en cas de désinsectisation et de réalisation d'une analyse négative PCR.

Cette "zone réglementée" concerne désormais, entièrement ou partiellement, une quinzaine de départements.

Exportations de nouveau autorisées vers l'Espagne

En ce qui concerne l'exportation, les conditions doivent "être définies dans le cadre de discussions bilatérales avec chaque pays", a précisé le ministère de l'Agriculture à l'AFP.

Se félicitant de l'autorisation de l'Espagne à la reprise des importations de jeunes bovins français annoncée vendredi par le ministère, Christian Fourcade a dit espérer une décision similaire de la part de l'Italie.

Un espoir partagé par la porte-parole de la Confédération paysanne du Gers, Sylvie Colas, qui a souhaité que "la diplomatie se mette en marche" pour y parvenir.

Vendredi, le ministère avait annoncé que l'Espagne autorisait à nouveau ces importations et que "les négociations se poursuivent avec les autres partenaires commerciaux de la France".

La France a exporté en 2022 un peu plus d'un million de "broutards", de jeunes bovins destinés à l'engraissement pour la production de viande, dont 858.000 vers l'Italie et 86.000 vers l'Espagne, selon les données officielles.

Article original publié sur BFMTV.com