Maladie de Charcot : en Savoie, de nombreux cas causés par... des champignons
Une étude franco-américaine a confirmé un lien entre une consommation de champignons et des cas de sclérose latérale amyotrophique.
Le mystère planait sur la Savoie depuis une dizaine d’années. Un nombre anormalement élevé de victimes d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot a été rapporté dans le secteur de La Plagne-Tarentaise. Cette maladie neuromusculaire progressive se caractérise par "une perte des motoneurones, neurones qui commandent entre autres la marche, la parole, la déglutition et la respiration. Elle se caractérise par une mort progressive des neurones moteurs, une atrophie musculaire et donc la paralysie progressive des patients", détaille l’Institut du Cerveau.
Ce phénomène serait la conséquence d’une consommation d’un champignon toxique, le gyromitre géant. Ces conclusions ont été publiées dans le Journal of Neurological Sciences. Dès 2009, un médecin généraliste avait diagnostiqué trois cas de scléroses latérales amyotrophiques chez des patients sans lien de parenté. D’autres analyses menées dans le village ont révélé la présence de onze autres patients dans le même village. Un taux vingt fois supérieur à la moyenne française.
Les facteurs génétiques ont donc rapidement été écartés. Pour tenter de comprendre la présence de ces nombreux cas au même endroit, les scientifiques ont analysé les facteurs environnementaux : l’eau, la pollution à certains métaux lourds, les sols, etc.
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Dégénérescence des motoneurones
Mais, finalement, un coupable a été identifié. Son nom ? Gyromitra gigas. Il s’agit d’un champignon sauvage, aussi baptisé les fausses morilles. Tous les patients avaient consommé ce champignon très implanté dans cette zone géographique au cours de leur vie. L’étude précise d’ailleurs que la moitié des cas diagnostiqués dans le village français avaient eu une crise aiguë après l'ingestion de la fausse morille. "Cette découverte soutient l'hypothèse que les génotoxines d'origine fongique peuvent induire une dégénérescence des motoneurones", note l’étude.
Cité par France Bleu Savoie, le fils d’un homme décédé en 2019 des suites de la maladie est rassuré d’avoir enfin des réponses à toutes ses interrogations : "C'est rassurant et agréable de voir que l'étude épidémiologique à laquelle on a participé donne des résultats concrets. La SLA a des causes multifactorielles mais pour nous, le champignon est un déclencheur. Il est très important de savoir qu'il peut aider au déclenchement de la maladie, que les gens soient prévenus afin d'éviter de nouveaux cas".
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