Le mal de dos est-il de gauche ou de droite ?

Depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République au soir du dernier scrutin européen, le téléphone de mon cabinet ne cesse de sonner. Les demandes de rendez-vous affluent pour des motifs de consultation relativement voisins : dos coincé, lumbagos, torticolis ou encore douleurs du nerf sciatique.

L'interrogatoire laisse peu de place au doute, les symptômes sont apparus à la suite de l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale, le soir même chez certains. La grande incertitude politique dans laquelle le président de la République a plongé les Français suscite de la peur et de l'inquiétude. La peur de l'inconnu, la peur de voir un parti extrémiste prendre le pouvoir, la peur de devoir choisir « entre la peste et le choléra », la peur de voir des « fascistes entrer à Matignon », la peur de voir les impôts augmenter, le doute qui s'empare des électeurs sociodémocrates à l'idée de donner leur voix au Nouveau Front populaire dont ils ne partagent pas les positions parfois antisémites de certains membres de La France insoumise.

La grande peur qui traverse certains Français alimente la machine à somatiser

Le refrain tourne en boucle avec comme dénominateur commun une immense colère contre Emmanuel Macron. Cette séquence politique inouïe offre une fenêtre d'observation singulière pour les professionnels de santé qui sont confrontés à la réalité de la somatisation corporelle alimentée par l'instabilité polit [...] Lire la suite