Le making of, une espèce en voie de disparition dans le cinéma français

Extrait du making of de Casse-tête chinois de Cédric Klapisch  - Credit:DR
Extrait du making of de Casse-tête chinois de Cédric Klapisch - Credit:DR

Le making of made in France va mal. Encore florissant voici vingt ans, ce type de documentaires sur les coulisses de tournage des longs-métrages semble délaissé par l'industrie hexagonale, qui lui préfère une autre forme bien connue des professionnels, l'Electronic Press Kit (EPK). Fourni clé en main aux médias, l'EPK réunit des modules vidéo où sont rassemblés des images de plateau, des interviews, des bêtisiers, etc. Généralement courts, ces modules sont destinés aux chaînes de télévision, au Web ou aux réseaux sociaux pour assurer la promotion des films. Si l'EPK a son utilité, il n'a pas l'ambition documentaire et fouillée – mais aussi plus coûteuse – d'un making of.

Le réalisateur, monteur et scénariste Julien Lecat, fidèle collaborateur de Jean-Pierre Jeunet, a signé les making of de certains des films du cinéaste comme Un long dimanche de fiançailles (2004) et L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (2013) – pour lequel il a été aussi en charge de l'EPK. Julien Lecat, également réalisateur de l'EPK d'Aline, de Valérie Lemercier (2021), détaille comment il a vu évoluer la place du making of dans le cinéma français : « Dans les années 2000, avec l'explosion du DVD et le besoin en bonus, un making of était demandé pour chaque film. À partir des années 2010, cette demande ne concernait plus que les films à gros budget. Et, depuis les années 2020, même pour cette typologie de longs-métrages, les making of se font rares. »

Il poursuit : « Ce [...] Lire la suite