Maison de l’horreur dans le Pas de Calais : une enquête administrative ouverte

French Secretary of State for Childhood Charlotte Caubel arrives at a cabinet meeting held after a cabinet reshuffle at The Elysee Presidential Palace in Paris on July 4, 2022. - French President reshuffled his government in search of a fresh start for his second term, dogged by his failure to win a parliamentary majority last month. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

LUDOVIC MARIN / AFP

La secrétaire d’État chargée de l’Enfance (ici avant le conseil des ministres du 4 juillet) a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative après le « calvaire » vécu par dix enfants d’une famille du Pas-de-Calais.

JUSTICE - La secrétaire d’État chargée de l’Enfance a fait le déplacement jusqu’à la préfecture du Pas-de-Calais. Charlotte Caubel a annoncé, ce lundi 5 septembre, l’ouverture d’une enquête administrative pour identifier les éventuelles fautes des services de l’État après que des parents ont été renvoyés devant la justice pour des maltraitances sur leurs dix enfants. Ces derniers « ont vécu un calvaire », a-t-elle résumé.

C’est après une alerte faite au mois d’août par l’aîné de la famille que les parents — deux quadragénaires — ont été interpellés. Ils seront jugés en janvier 2023 pour violences sur mineurs et carences éducatives sur leurs dix enfants âgés de quatre mois à 24 ans. Ils sont désormais « en sécurité », a assuré la ministre. Le bébé a été placé dans une famille d’accueil, tandis que cinq enfants mineurs vivent désormais dans des établissements spécialisés.

Le parquet a indiqué que les policiers qui sont intervenus au domicile de Noyelles-sur-Lens ont « constaté que deux enfants de deux et cinq ans étaient attachés à des chaises hautes, pour ne pas qu’ils bougent ». L’hygiène était « déplorable », ont relevé les policiers. « On a affaire à des manquements certains, à un manque d’hygiène et des carences éducatives mais il n’y a pas de traces de coups », a indiqué ce lundi le procureur de la République.

La famille était suivie mais sans communication entre services

Charlotte Caubel a reconnu des défaillances des services sociaux, qui ont mal échangé des informations. Le premier signalement remonte ainsi à 2013 et plusieurs visites au domicile familial ont ensuite eu lieu. « Le couple mettait peut-être en ordre sa maison avec bonne volonté ou consciemment pour cacher sa réalité », a souligné la ministre qui pointe aussi le fait que « tous les services les ont accompagnés mais chacun dans son silo ».

C’est ainsi qu’aucun lien n’a été fait entre les difficultés rencontrées par les grands enfants et celles des nourrissons. « On ne s’est pas rendu compte de la récurrence, et de la difficulté qui allait en s’accroissant », a poursuivi la secrétaire d’État. « Il faut décloisonner et consolider la chaîne de signalement et d’accompagnement des enfants en danger », a-t-elle estimé. Cela explique que les inspections des affaires sociales, de la justice et de l’éducation nationale, au côté du département seront associées à l’enquête administrative.

Et comme cela est permis depuis une loi votée en février, un comité de suivi renforcé va être mis en place dans le Pas-de-Calais. Objectif : améliorer la coordination et l’échange d’informations entre les différents acteurs de la protection de l’enfance.

À voir également sur Le HuffPost : Pour lutter contre la prostitution des mineurs, le gouvernement lance une campagne choc

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi