Maire isérois agressé: sa fille affirme avoir été visée par des "propos racistes" de deux "nationalistes"

Une famille encore sous le "choc" après une violente agression. Samedi 23 décembre, André Mondange, maire divers gauche du Péage-de-Roussillon (Isère) a porté plainte après avoir été agressé, ainsi que sa famille, dans le Vaucluse, par des "gens s'identifiant comme des nationalistes".

Sa fille Naomi, qui a également déposé plainte pour violences et insultes à caractère raciste, a raconté sur BFMTV ce jeudi le déroulement d'une soirée qui a dégénéré. Selon elle, jeudi dernier, l'élu et sa famille se sont rendus à Avignon pour fêter la soutenance de thèse de son neveu.

"On est pires que Zemmour"

"On va dans un bar et deux jeunes hommes interpellent mon père et le questionnent sur la cocarde de maire qu’il porte", s'est-elle souvenue. "À la sortie du bar, ces deux individus nous ré-interpellent mais cette fois-ci sur l'appartenance politique de mon père, qui n'a pas voulu répondre."

Alors qu'André Mondange se met en retrait, Naomi poursuit la discussion avec des cousines et les deux hommes qui se présentent comme des "nationalistes", des "identitaires". "Ça va pas vous plaire, on est pires que Marine Le Pen, on est pire que Zemmour", leur auraient-ils dit.

Elle a ajouté: "Ils m'ont suivie avec des propos racistes à mon égard, comme quoi je n'étais pas légitime à être en France parce que ma mère était noire." En voyant que les jeunes femmes fuient la discussion en réaction à leurs propos, les deux hommes frappent une de ses cousines au visage avec une bouteille en verre.

Une enquête ouverte

Sur BFMTV, André Mondange avait assuré s'être senti "en danger" à cet instant de la soirée. Il s'est alors interposé avec des membres de sa famille et a été touché à l'œil.

"Ils m'ont tapé en sachant que j'étais maire. Ils ont tenu des propos racistes et le racisme n'est pas une opinion mais un délit et ils ont porté des coups à main armée", avait-il dénoncé.

Le parquet d'Avignon a ouvert une enquête judiciaire, précisant que deux suspects non identifiés étaient recherchés.

La préfecture de l'Isère a indiqué n'avoir "aucun élément véritablement qui relève de la caractérisation des faits pour l'instant", ce que "le fruit de l'enquête" permettra d'établir.

Naomi Mondange, dont la famille "reste assez choquée de tous ces événements", a dit espérer que "les deux individus soient retrouvés et que sanction soit faite".

Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15% en 2023, après une hausse de 32% l'an dernier. Dans une enquête du Cevipof, parue le 19 novembre dernier dans Le Monde, 69% des maires interrogés déclaraient avoir déjà été victimes d'incivilités, soit 16 points de plus qu'en 2020, et 39% avoir subi injures et insultes.

Article original publié sur BFMTV.com