Comment la maire d’Amsterdam veut rendre la ville à ses habitants

“Vingt-deux millions de touristes par an, c’est trop ! ” Alors que les visiteurs étrangers sont de retour à Amsterdam après la crise sanitaire, Femke Halsema, maire de la ville depuis 2018, témoigne dans un entretien publié par Bloomberg de sa détermination à mieux préserver les habitants des effets délétères du surtourisme.

L’absence des touristes durant plusieurs mois a permis aux résidents de se réapproprier le centre-ville. Par ailleurs, Amsterdam a connu un nouvel afflux d’expatriés à la suite du Brexit. Deux phénomènes qui ont rendu encore plus manifeste le double problème auquel se trouve confrontée la capitale néerlandaise.

Résoudre la crise du logement

D’une part – comme Londres depuis déjà des années –, la ville est devenue trop chère pour ses habitants, explique Femke Halsema :

“C’est en partie lié à son statut de ville internationale : nous accueillons de nombreux expatriés, mais cela a des conséquences pour les classes moyennes. Il est devenu très difficile de trouver à se loger à Amsterdam, sauf pour les plus riches.”

D’autre part, tout comme à Venise, les quartiers historiques sont désormais soumis à une pression touristique telle qu’elle menace de transformer radicalement le caractère des quartiers anciens :

“Nous ne voulons pas qu’Amsterdam en vienne à ressembler à Venise ou à Dubrovnik, deux villes dont le centre historique est devenu un parc à thème. Ces quartiers doivent demeurer habitables par leurs résidents.”

Pas question pour autant pour Femke Halsema de remettre en cause la tradition d’accueil de la ville ni son caractère cosmopolite :

“Amsterdam a toujours été et restera une ville internationale. Nous dépendons du commerce international et de nombreuses entreprises internationales sont basées à Amsterdam : la perspective ne changera pas.”

En revanche, la maire annonce un audacieux programme immobilier avec pour premier objectif de retenir à Amsterdam les classes moyennes et populaires. “Nous allons construire de nouveaux quartiers complets avec 70 000 logements supplémentaires. Par ailleurs, même si la densité de la ville est déjà remarquable, nous pensons qu’il est possible de l’augmenter encore. Nous étudions notamment toutes les possibilités de construire des logements sur l’eau.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :