Un mafieux italien offre son île de Dubaï à la justice dans l'espoir d'une réduction de peine
Peut-on acheter un peu de liberté avec une île artificielle? Un membre de la mafia italienne Camorra, devenu informateur des autorités, a communiqué à la justice italienne sa volonté de céder une île privée de Dubaï donc il est propriétaire, dans l'espoir d'une remise de peine.
Cette décision a été annoncée lundi par le tribunal de Naples, qui le juge actuellement, relaient notamment l'agence de presse italienne Ansa et le quotidien britannique The Guardian.
Raffaele Imperiale, 49 ans, fait partie d'un groupe de 20 personnes au cœur d'un procès en lien avec un trafic de drogue international très profitable. En cavale depuis 2016 et caché à Dubaï, l'homme a acquis une île baptisée "Taïwan" faisant partie de l'archipel artificiel "The World", construit à quelques kilomètres des côtes dubaïotes.
Il aurait vécu un train de vie particulièrement luxueux lors de son séjour dans l'émirat, dépensant plus de 400.000€ par mois et avait hérité du surnom de "Van Gogh boss", après avoir été propriétaire un temps de deux tableaux de Van Gogh volés.
La justice "évalue la validité" de la demande
Après avoir été arrêté en 2021, Raffaele Imperiale a été extradé en 2022 en Italie pour y être jugé. Il a depuis livré des informations sur ses complices à la justice, et la proposition de céder son île intervient comme une nouvelle tentative d'alléger la peine de 14 ans et 10 mois de prison requise à son encontre.
"Il est clair qu'Imperiale souhaite obtenir des réductions de peine. (...) Nous sommes en train d'évaluer la validité de ses déclarations, mais il ne semble pas y avoir de doutes quant à leur authenticité", a précisé le procureur Maurizio De Marco, n'indiquant toutefois pas si une telle cession de propriété pouvait entraîner un allègement de peine.
Selon Ansa, le Napolitain aurait commencé sa carrière criminelle dans un coffee shop d'Amsterdam avant de gravir les échelons devenir l'un des dirigeants d'une alliance de cartels européens, formés avec des criminels irlandais, néerlandais ou encore bosniens.
Cette organisation ferait partie de l'un des cinquante plus gros cartels de drogue du monde et aurait notamment un quasi-monopole sur la cocaïne péruvienne, selon les autorités italiennes.