Emmanuel Macron annonce qu'il va déposer un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution
Emmanuel Macron confirme ce dimanche 29 octobre qu'il va déposer un projet de loi constitutionnelle au Conseil d'État en début de semaine prochaine, pour inscrire dans le texte de 1958 la "liberté" des femmes, qui leur "est garantie", d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse" (IVG), confirmant une information de La Tribune Dimanche parue samedi soir.
"Fondé sur le travail des parlementaires et des associations, le projet de loi constitutionnelle sera envoyé au Conseil d'État cette semaine et présenté en Conseil des ministres d’ici la fin de l'année", indique le chef de l'État ce dimanche sur X (anciennement Twitter).
"En 2024, la liberté des femmes de recourir à l'IVG sera irréversible", clame-t-il.
Une liberté "fondamentale" pour Borne
La Première ministre Élisabeth Borne a appuyé cette annonce. "Rien ne doit entraver la liberté des femmes à recourir à l’avortement. Elle est fondamentale. Pour la garantir pour toutes: nous l’inscrirons dans la Constitution", écrit-elle sur X (anciennement Twitter).
Le Planning familial a salué cette annonce, précisant "depuis des années, demander que l'avortement soit dans la Constitution".
"Après une belle mobilisations des associations et des parlementaires allié.e.s, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi. Nous restons mobilisé.e.s à son inscription et le calendrier de celle -ci", prévient cependant l'association.
Un projet de loi "spécifique" au printemps
L'hebdomadaire affirmait samedi que ce projet de loi serait ajouté à l'article 34 de la Constitution que "la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse".
Le projet de loi, "spécifique" à ce sujet, "devrait arriver devant le Congrès au printemps", assurait le journal.
Le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes, le président de la République avait pris l'engagement d'inscrire la liberté de recourir à l'avortement dans la Constitution, répondant aux inquiétudes nées de l'annulation il y a un an et demi de l'arrêt garantissant aux États-Unis le droit d'avorter sur tout le territoire.
L'inscription de l'IVG dans la Constitution, droit actuellement reconnu dans une loi ordinaire, compliquerait toute tentative du législateur de supprimer ce droit ou d'y porter gravement atteinte.
"Aboutir dès que possible"
Emmanuel Macron a réaffirmé le 4 octobre son souhait de voir se concrétiser l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution.
"J'ai exprimé mon souhait, le 8 mars dernier, que nous puissions trouver un texte accordant les points de vue entre l'Assemblée nationale et le Sénat et permettant de convoquer un Congrès à Versailles", a souligné le chef de l'État.
"Je souhaite que ce travail de rapprochement des points de vue reprenne pour aboutir dès que possible", a-t-il ajouté.
La députée LFI Mathilde Panot avait fait adopter en novembre dernier une proposition de loi constitutionnelle en première lecture à l'Assemblée, garantissant le "droit à l'interruption volontaire de grossesse". Le Sénat l'avait à son tour adopté en février mais en inscrivant la "liberté de la femme" de recourir à l'Interruption volontaire de grossesse (IVG), plutôt que son "droit".
Le groupe LFI a prévu de réserver une place à ce texte dans sa niche du 30 novembre pour que la navette parlementaire continue. Mais Mathilde Panot a fait savoir le 17 octobre qu'elle pourrait retirer ce texte si l'exécutif déposait le sien.
Procéder de la sorte devrait permettre une adoption plus rapide de cette disposition, sans passer par un référendum.