Macron au 20 heures : des concerts de casseroles prévus devant les mairies

Ce lundi 17 avril, alors que le président de la République doit s’adresser aux Français à 20 heures, de nombreux événements de protestation sont prévus à travers le pays (photo d’illustration prise au Mans le 22 mars dernier, alors qu’Emmanuel Macron s’exprimait sur la réforme des retraites dans les JT de TF1 et France 2).

À l’initiative de l’association Attac, des opposants à la réforme des retraites vont se rassembler devant les mairies et les préfectures pour faire entendre leur colère lors de l'allocution d'Emmanuel Macron.

Des opposants et des casseroles. Voici le mot d’ordre d’une partie du monde syndical et politique ce lundi 17 avril, alors que le président de la République Emmanuel Macron doit s’adresser, à 20 heures, à la Nation, deux jours après la promulgation de la très controversée réforme des retraites.

À l’initiative de l’association Attac (pour Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne), des rassemblements sont effectivement prévus devant les mairies de France à l’heure même où le chef de l’État débutera son intervention solennelle, sa première prise de parole télévisée depuis l’interview accordée le 22 mars aux journaux de 13 heures de TF1 et France 2.

« Macron ne nous écoute pas ? Lundi à 20 heures, nous ne l’écouterons pas ! », explique ainsi l’association dans un tweet qui a été relayé et approuvé par plusieurs responsables politiques et syndicaux. Et les opposants à la réforme des retraites, particulièrement remontés contre la mesure phare de recul de l’âge de départ légal à 64 ans, ne s’arrêtent pas là puisqu’ils comptent accompagner ce boycott de « concerts de casseroles ».

Des rassemblements partout en France

Une idée qui séduit donc, à l’image de l’ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou ou du député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, qui ont tous deux encouragé leurs sympathisants à se joindre à ces actions.

L’élu du 93 va même plus loin, déclarant sur LCI ce lundi matin qu’il compte y participer personnellement. « J’ai bien envie d’aller taper sur des casseroles et j’invite tous mes amis à le faire », a-t-il dit. « Un peu comme on applaudissait les soignants à 20 heures pendant le Covid, on peut s’amuser, de manière populaire et assez latino-américaine d’ailleurs, à faire du bruit parce qu’(Emmanuel Macron) mérite cela, parce qu’il a abîmé la fonction présidentielle et qu’il ne récoltera que ce qu’il a semé. »

Dans la même veine, d’autres élus installés à la gauche de l’hémicycle du palais Bourbon ont relayé différents rassemblements et « concerts » prévus ce lundi soir. Parmi ceux-là, la députée insoumise de Seine-Maritime et militante écologiste Alma Dufour a par exemple diffusé sur les réseaux sociaux des captures d’écran annonçant des événements à Paris, Toulouse, Aurillac ou Rouen.

Des happenings qui sont prévus devant les mairies du pays, comme le suggérait Attac, mais aussi devant d’autres lieux symboliques comme des préfectures. Ce sera notamment le cas à Nantes, où un rassemblement est prévu devant les bâtiments de l’État en Loire-Atlantique.

Une grogne symbolique et qui pourrait contrarier les plans du président de la République, qui compte faire de sa prise de parole de ce lundi le début de l’après-retraites. Car avec sa promulgation express du texte, dans la foulée de sa validation partielle par le Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a encore un peu attisé la colère d’une partie du pays. Pendant que le patron de la CFDT Laurent Berger fustigeait ce lundi matin un chef de l’État allant « jusqu’au bout du mépris », un sondage Elabe pour BFMTV donnait le chiffre de 90 % de personnes interrogées persuadées que l’allocution présidentielle n’apaiserait pas la situation sociale. Ambiance.

À voir également sur le HuffPost :

Réforme des retraites : Braun-Pivet défend Macron et sa gestion du pays

Réforme des retraites : Macron invite les syndicats mardi 18 avril à l’Élysée

VIDÉO - Retraites : des cheminots envahissent les locaux de LVMH à Paris pour protester contre la réforme