Macron assume ses propos sur Taïwan : « Nous sommes des alliés, mais »

Après des déclarations sur la Chine, les États-Unis, et Taiwan, largement commentées, Emmanuel Macron, ici photographe à Amsterdam le 12 avriln, n’entend pas faire machine arrière.

Après des déclarations sur la Chine et les États-Unis largement commentées, Emmanuel Macron n’entend pas faire machine arrière.

DIPLOMATIE - Le marteau et l’enclume. Après plusieurs jours de critiques à l’international concernant une interview donnée par Emmanuel Macron à Politico et aux Échos, l’Élysée continue de battre le fer sans hésiter.

La France est un allié « fiable » des États-Unis mais revendique de ne pas être « suiviste », a déclaré ce mercredi 12 avril une source diplomatique française à l’AFP. « Nous ne sommes pas suivistes des États-Unis pour une raison simple qui est que le président veut de la souveraineté européenne », a souligné cette source. « Nous sommes des alliés des États-Unis, des alliés fiables, solides, engagés mais nous sommes des alliés qui décidons pour nous-mêmes », a-t-elle martelé.

Des déclarations qui font déjà écho aux « clarifications » apportées selon le New York Times, mardi et qui ajoutaient que la France « n’est pas à “équidistance entre les États-Unis et la Chine. Les États-Unis sont notre allié avec des valeurs communes ».

« Le président n’a pas dit que nous ne nous préoccuperions pas de la sécurité de Taïwan, n’a pas dit que nous ne serions pas là pour défendre un Indo-Pacifique ouvert », a encore asséné la source diplomatique. « Un indo-pacifique ouvert », une expresion de nouveau reprise par le président lors d’une conférence de presse aux Pays-Bas en compagne du Premier ministre Mark Rutte, ce mercredi, pour défendre ses propos et sa vision d’une alliance toute en autonomie de l’UE.

Erreur de fond et de forme pour Macron

Ce week-end, les propos du président lors de son retour d’une visite quelques jours à Taïwan ont secoué la scène diplomatique internationale et européenne. Ces propos ont aussitôt été interprétés comme une prise de distance à l’égard de Washington alors que les États-Unis sont par ailleurs très engagés auprès de l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe.

Outre des articles de presse outre-Atlantique qui qualifiait la visite de « complaisante », des élus américains se sont montrés particulièrement étonnés. C’est le cas par exemple de Marco Rubio, qui s’est fendu d’une vidéo pour demander aux Européens si Emmanuel Macron parlait en leur nom, tout en moquant un revirement diplomatique après « six heures de visite ».

La saillie la plus cinglante est sans aucun doute venue de la part de Donald Trump lui-même ce mercredi matin. L’ex-locataire de la Maison Blanche a accusé Emmanuel Macron de « lécher le cul » de Xi Jinping. Des « mots orduriers » déplorés par Paris. « Je ne commentais pas ses petites phrases quand il était président, je le ferai pas plus maintenant qu’il ne l’est plus », a asséné Emmanuel Macron

Plusieurs spécialistes des relations internationales avaient également taclé des erreurs du président français. « Au retour d’une visite d’État en Chine, Macron ne trouve rien de mieux que de critiquer les États-Unis. Ce qui conforte les doutes appuyés de nos partenaires d’une équidistance de Paris entre Washington et Pékin », analysait Antoine Bondaz, chercheur de la Fondation pour la recherche stratégique, dans une série de messages publié sur Twitter.

Pis, le Global Times, un quotidien chinois proche du pouvoir chinois, a salué les propos d’Emmanuel Macron.

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