Macron appelle à la "mobilisation générale" face aux coupures de gaz russe

Emmanuel Macron face à Anne-Claire Coudray (TF1) et Caroline Roux (France Télévisions) ce jeudi 14 juillet. (Photo: LUDOVIC MARIN via AFP)
Emmanuel Macron face à Anne-Claire Coudray (TF1) et Caroline Roux (France Télévisions) ce jeudi 14 juillet. (Photo: LUDOVIC MARIN via AFP)

Emmanuel Macron face à Anne-Claire Coudray (TF1) et Caroline Roux (France Télévisions) ce jeudi 14 juillet. (Photo: LUDOVIC MARIN via AFP)

14-JUILLET - “Il faut se préparer à se passer totalement du gaz russe”. En ce 14 juillet 2022, Emmanuel Macron renoue avec la traditionnelle interview qui suit le défilé militaire et répond aux questions de Caroline Roux (France 2) et d’Anne-Claire Coudray (TF1). À cette occasion, il a évoqué la guerre en Ukraine et les répercussions des sanctions des pays européens contre la Russie.

“Cette guerre va durer, la France sera toujours en situation d’aider l’Ukraine, de stopper l’effort de guerre russe par les sanctions. Les prix de l’énergie ont monté du fait de cette guerre. Le vrai changement des derniers jours, c’est la décision russe de commencer à couper le gaz”, a déclaré le président.

“La Russie utilise l’énergie, comme elle utilise l’alimentation, comme une arme de guerre”, a asséné le chef de l’État en réaction à la décision du fournisseur Gazprom de suspendre les livraisons de gaz pour une période de dix jours via le gazoduc Nord Stream 1.

“Nous devons aujourd’hui nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe”, a-t-il ajouté, précisant que cela “représente moins de 20% de nos besoins en France, mais il faut se préparer à consommer moins”.

Le géant gazier russe Gazprom a affirmé mercredi ne pas pouvoir garantir le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream, qui alimente l’Europe, se disant dans l’impossibilité de confirmer qu’il récupérera une turbine allemande réparée au Canada. Ces déclarations interviennent alors que ce gazoduc est actuellement à l’arrêt pour dix jours pour des raisons de maintenance, les pays européens craignant que Moscou prétexte un motif technique pour stopper durablement ses livraisons et ainsi faire pression sur eux dans le contexte du conflit en Ukraine.

Un “plan de sobriété” énergétique pour cet été

Emmanuel Macron a souligné que la France est en train de diversifier son approvisionnement avec des pays comme la Norvège, le Qatar ou l’Algérie. Les stocks seront reconstitués pour l’hiver mais qu’il faut “rentrer dans une logique de sobriété”, a-t-il également rappelé. “Je vais demander à nos administrations publiques, à nos grands groupes de préparer un plan pour consommer moins cet été”, annonce-t-il tout en précisant que les premiers efforts se voient puisqu’“on consomme moins que l’année dernière”.

Le chef de l’État a de nouveau insisté sur la sobriété et demandé aux administrations de réfléchir à moins de gaspillage, notamment sur l’éclairage public quand il est “inutile”.

“On va essayer de faire attention collectivement, le soir aux éclairages quand ils sont inutiles, on va faire un plan pour les administrations publiques, on va faire un plan de sobriété dans lequel on va demander à tous nos compatriotes de s’engager, et on va faire un plan de sobriété et de délestage, -c’est de gaz et d’électricité dont on parle là-, avec nos entreprises”, a-t-il précisé.

Vers une coupure de l’éclairage de la Tour Eiffel?

Une possible coupure de l’éclairage de la Tour Eiffel a été évoquée par la presse ces derniers jours.

À la mairie de Paris, on ne balaye pas l’idée d’un revers de main. “C’est un bon sujet à regarder mais au plan national. Si jamais on doit décider d’éteindre la Tour Eiffel, il faudrait le faire de manière coordonnée par l’ensemble des grands monuments français”, fait-on savoir à l’hôtel de ville de la capitale. “La sobriété est un sujet essentiel sur lequel chacun peut prendre sa part et nous le faisons d’ailleurs depuis plusieurs années”.

Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué que la France était “en train de reconstituer nos stocks (de gaz; ndlr), pour avoir à la fin de l’automne quasi 100% de nos stocks. Nous y serons”.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron ne s’est prêté qu’une seule fois à cet exercice initié par Valéry Giscard d’Estaing. C’était en 2020, quelques mois après le début de la pandémie de Covid-19. À la veille de la déclaration de politique générale de Jean Castex qui venait de remplacer Édouard Philippe, il avait alors été interrogé par Léa Salamé et Gilles Bouleau.

Il s’agit de la première grande intervention du président de la République depuis sa réélection et les élections législatives qui ont débouché sur une majorité relative de son camp.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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