Les maîtres-nageurs peinent à trouver de nouvelles recrues

Close-up of female lifeguard blowing whistle in indoor pool
wundervisuals / Getty Images Close-up of female lifeguard blowing whistle in indoor pool

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Il manque 5000 maîtres-nageurs en France pour assurer les baignades dans les bassins.

PISCINE - Dans toute la France, « il manque au moins 5 000 maîtres-nageurs à l’année », déclare à l’AFP Axel Lamotte, de la Fédération nationale des maîtres-nageurs (FNMNS). Le manque de maîtres-nageurs se fait en effet sentir dans toutes les régions. Conséquence : certaines villes sont contraintes de réduire les horaires d’ouverture des bassins l’été. Et ce, alors que les températures élevées et les congés attirent plus de visiteurs dans les piscines.

La difficulté, c’est le nombre insuffisant de « personnes qui entrent en formation », explique Jean-François Druon, dirigeant de Performeo, un centre de formation des maîtres-nageurs à Béthune (Pas-de-Calais).

Les maîtres-nageurs des années 1970, arrivés dans le métier avec l’opération « 1 000 piscines » (un programme national de construction de piscines pour favoriser l’apprentissage de la natation), partent à la retraite et il faut donc les remplacer, précise-t-il à l’AFP. Comme explications, Axel Lamotte cite de son côté des salaires faibles, la privatisation des centres aquatiques et centres de formation, ainsi que les incivilités des usagers.

« Des vies sont en jeu »

En maillot de bain, perché sur son fauteuil de surveillance, le sifflet autour du cou… Le métier pâtit également d’une image erronée, selon les professionnels. « Sur 35 heures, le maître-nageur ne passe pas plus de deux ou trois heures sur sa chaise », souligne cependant Jean-François Druon.

Dans ce contexte de personnel manquant, « on est obligés de baisser les prérequis » d’obtention du diplôme de maître-nageur « tellement le niveau (de natation) s’est dégradé », déplore Axel Lamotte. « Des vies sont en jeu », appuie le responsable à la Fédération des maîtres-nageurs, soulignant le rôle de la profession dans l’apprentissage de la natation.

En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’un millier de décès (dont environ 400 l’été), ce qui en fait la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans, rappelle Santé publique France.

Des épreuves exigeantes et coûteuses

Mais soumettre les candidats à des épreuves exigeantes - et coûteuses, avec une formation estimée à quelque 5 000 euros - peut freiner les bonnes volontés, estime Roxana Maracineanu, ancienne ministre des Sports et championne de natation. Nager 800 mètres en moins de 16 minutes, comme le requiert le diplôme, « c’est un niveau beaucoup trop élevé pour enseigner la natation à des enfants », pointe-t-elle auprès de l’AFP.

Pour l’ancienne ministre - et ancienne maître-nageuse -, « le vivier est là, on sait où aller le chercher ». Elle propose ainsi de faire passer le brevet de sauvetage aquatique à tous les membres des fédérations de sports nautiques.

Si celui-ci ne suffit pas à dispenser des cours de natation, cette mesure pourrait néanmoins créer des vocations pour Roxana Maracineanu et recentrer le métier vers la surveillance, le secours et l’apprentissage. « Le métier de maître-nageur sauveteur est parfois devenu celui d’animateur en piscine », regrette-t-elle.

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