Mégabassines : Sainte-Soline prend des allures de Notre-Dame-des-Landes

“Sainte-Soline, bourgade jusqu’alors tranquille des Deux-Sèvres, a pris des allures de ‘Notre-Dame-des-Landes’”, annonce Le Soir. Pour le quotidien belge, le spectre de la ZAD, occupée six années durant dans la banlieue nantaise, plane sur le projet contesté de “mégabassine”.

Des milliers de manifestants – 7 000 selon les organisateurs, 4 000 selon les forces de l’ordre – s’étaient rassemblés samedi, malgré une interdiction prononcée par la préfecture des Deux-Sèvres. Des affrontements violents ont éclaté dans l’après-midi, rapporte Le Soir. “Jets de projectiles et de cocktails Molotov d’un côté contre tirs de gaz lacrymogène de l’autre : soixante et un gendarmes ont été blessés, selon le ministre de l’Intérieur. Cinquante manifestants ont également été touchés. Sans compter trois députés malmenés.”

Depuis plusieurs années, des collectifs d’habitants du bassin de la Sèvre Niortaise et des militants écologistes dénoncent “le projet de création avec le soutien de l’État de seize réserves de substitution d’une capacité de 650 000 mètres cubes d’une eau destinée à plus de 400 exploitations agricoles du centre et de l’ouest de la France”, résume le quotidien espagnol ABC. L’une de ces mégabassines sera implantée à Sainte-Soline, sa construction a déjà commencé. Le Soir décrit “d’immenses cratères à ciel ouvert, recouverts de bâches en plastique. Une aberration, selon les écologistes, qui dénoncent l’impact sur la biodiversité.”

La coopérative de 400 agriculteurs réunis au sein de la coopérative Coop de l’eau défend le projet et espère, grâce à ces réserves d’eau pompée en hiver dans les nappes phréatiques ou les rivières, pouvoir irriguer ses exploitations en été. Mais même après un été particulièrement sec, la possibilité de stocker de grandes quantités d’eau pour l’agriculture, au détriment des autres habitants de la région et de l’environnement, est pointée du doigt.

ABC décrit deux blocs particulièrement déterminés, composés de milliers d’“écologistes, majoritairement radicaux, face à un déploiement impressionnant de forces de l’ordre : 1 700 soldats et policiers antiémeute”. The Times, quotidien britannique à tendance conservatrice, décrit plutôt les manifestants comme “un mélange de défenseurs de l’environnement et de militants anticapitalistes”.

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