Médecins de campagne : la retraite impossible

« Voilà deux ans que je cherche un repreneur… » André Chambat, bientôt 80 ans, chemisette hawaïenne rouge, énumère les lettres envoyées aux hôpitaux, les mails transmis aux universités de médecine de France, de Roumanie, de Grèce, les congrès de rhumatologie où il s’est rendu pour trouver… « Je n’ai reçu aucune réponse », dit-il. Il proposait pourtant de vendre les 300 mètres carrés de son cabinet pour 150 000 euros, avec matériel et patientèle ! Dans une commune où le prix médian du mètre carré se situe aux alentours de 1 300 euros, après une augmentation de près de 44 % en seulement cinq ans… C’était cadeau.

Le Dr Chambat a décidé à 12 ans qu’il serait médecin

La faute à la charge de l’administratif qui pèse sur les médecins libéraux ? À l’envie d’avoir une vie de famille, comme tout le monde ? « Les médecins travaillent moins qu’avant », constate, fataliste, le Dr Chambat. Il se remémore ses premières gardes en tant que généraliste, tous les soirs et les week-ends pour des semaines qui comptaient plus de soixante heures ! Mais il le reconnaît volontiers, le métier est bien moins attrayant que lorsqu’il a commencé. Ses consultations sont passées de 30 francs, il y a cinquante ans, à 30 euros aujourd’hui. Une multiplication par sept bien inférieure à celle du coût de la vie. « Même si vous prenez les radios, dont les rhumatologues ont besoin, leur prix a été divisé par deux. Une fois que vous avez payé les films, le développement, etc., ce qui vous reste est dérisoire. ...


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