Mâcher un chewing-gum consomme une quantité surprenante d’énergie

Le chewing-gum allié à la marche permettrait de lutter contre le surpoids chez les hommes.
4x6 via Getty Images Le chewing-gum allié à la marche permettrait de lutter contre le surpoids chez les hommes.

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Mâcher du chewing-gum brûle une importante quantité d’énergie au repos.

SCIENCES - Près de 9 kilojoules en 15 minutes. C’est ce que dépense un être humain en mastiquant. En réalité, ce n’est pas grand-chose puisqu’il faudrait mâcher non-stop pendant environ 7 heures pour dépenser l’équivalent énergétique d’une pomme. Cet effort reste néanmoins considérable et nous en dit plus sur l’évolution de l’homme, révèle une étude publiée dans la revue ScienceAdvances ce mercredi 17 août.

Pour parvenir à ce constat, Adam van Casteren, de l’université de Manchester au Royaume-Uni, et ses collègues, ont mesuré la consommation d’énergie de 21 personnes âgées de 18 à 45 ans qui mâchaient un chewing-gum pendant 15 minutes. Avant l’expérience, les scientifiques ont également calculé la dépense de base de chaque participant pendant qu’ils regardaient un film.

Jusqu’à 15 % de dépense énergétique supplémentaire

Ils concluent que l’augmentation de la dépense énergétique au repos est d’environ 10 % pour un chewing-gum « mou » , tandis que la mastication d’un chewing-gum plus rigide augmente d’environ 15 % l’effort fourni.

Cette augmentation semble énorme, mais elle présente moins de 1 % de notre dépense énergétique journalière en raison de la durée relativement courte de la mastication quotidienne. Alors que les orangs-outans mâchent 6,6 heures par jour, l’homme mastique pendant seulement 35 minutes sur une journée, rappelle le quotidien américain The New York Times.

L’auteur principal de l’étude pense aussi que l’énergie utilisée pour mâcher de vrais aliments serait plus importante. Un steak ou des noix demandent selon lui beaucoup d’efforts pour être décomposés.

En tant que consommateur, il est intéressant de connaître les kilojoules dépensés par la consommation de chewing-gum. Mais ce n’est pas ça qui intéresse réellement les scientifiques. Derrière leurs calculs, ils cherchent à déterminer notre transformation progressive en humains modernes.

Mâcher joue sur notre squelette

En effet, les chercheurs ne pensaient pas qu’il y aurait une aussi grande différence de dépense énergétique entre la mastication d’un aliment mou et dur. Ils en déduisent que notre évolution aurait été peut-être différente si nous n’avions pas cherché à transformer et cuisiner les aliments. En d’autres termes, si l’homme mangeait toujours des aliments « bruts », moins cuits, et plus durs, notre visage n’aurait possiblement pas la même tête.

« Par rapport à nos plus proches parents, notre squelette facial est délicatement construit avec des mâchoires, des dents et des muscles masticateurs qui sont tous relativement petits », a commenté Justin Ledogar, anthropologue biologique à l’East Tennessee State University, dans The New York Times. ll ajoute que nos visages plus plats et nos mâchoires plus courtes nous permettent de mordre plus efficacement.

Les chercheurs de l’étude espèrent creuser ces premiers résultats en utilisant des aliments réels pour en apprendre encore davantage sur l’évolution de l’homme.

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