Lycéens dans la rue: «On encaisse, et par moment, ça explose»

Ils étaient un millier dans les rues de Paris, ce jeudi.

Ils étaient un millier ce jeudi à exprimer leur colère contre les violences policières, mais aussi contre «cette société qui ne leur convient pas».

Camille, 15 ans, s’est levée à l’aube ce matin pour participer au blocus de son lycée. Elle a dit à ses parents qu’elle devait préparer un exposé – «mais j’expliquerai certainement la vraie version ce soir», sourit-elle un peu intimidée. C’était sa première fois. L’info a circulé mercredi par texto, et via la page Facebook créée l’année dernière lors de la mobilisation pour Léonarda. Mot d’ordre du jour : protester contre les violences policières, après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade sur le site du barrage contesté de Sivens dans le Tarn.

Selon le recensement de l’AFP, à Paris, une vingtaine d’établissements étaient bloqués ce matin. Un millier de lycéens se sont réunis vers 11 heures, place de la Nation. Puis, un cortège improvisé s’est dirigé vers la place d’Italie avant de se disperser dans le calme. Sur le trajet, quelques mégaphones répétaient en boucle : «Rémi abattu, lycéens dans la rue»,«Justice nulle part, police partout». Parmi les pancartes, celle-ci, repérée plusieurs fois : «Pas d’impunité contre les crimes commis par la police».

Au-delà de l’émotion causée par la mort de Rémi Fraisse, et de leur colère contre les policiers, les lycéens interrogés racontent en filigrane leur déception envers cette société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Témoignages.

«On veut nous surprotéger mais on nous casse la gueule»

Kolya et Hugo, au lycée autogéré de Paris

«Ce qui m’a motivé aujourd’hui, c’est que ce soit une manifestation sauvage, (pas autorisée et donc pas non plus organisée, ndlr). Comme ça, au moins, on est sûr qu’il n’y a pas de récupération politique, que ce soit par les syndicats ou les partis politiques. C’est important, même si cela n’empêche évidemment pas qu’on ait des revendications politiques. C’est juste que ça évite qu’on soit instrumentalisé, comme c’est souvent le cas.

«Comment (...)

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