Libye : les conteneurs d’uranium manquants ont été retrouvés

(AUSTRALIA OUT) A drum of yellowcake at ERA's Ranger uranium mine, 31 August 2006. SMH Picture GLENN CAMPBELL (Photo by Fairfax Media via Getty Images/Fairfax Media via Getty Images via Getty Images)
(AUSTRALIA OUT) A drum of yellowcake at ERA's Ranger uranium mine, 31 August 2006. SMH Picture GLENN CAMPBELL (Photo by Fairfax Media via Getty Images/Fairfax Media via Getty Images via Getty Images)

INTERNATIONAL - Moins de 24 heures après le signalement de conteneurs d’uranium naturel manquants sur un site en Libye par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un général des forces armées du camp de l’est libyen a annoncé qu’ils avaient finalement été retrouvés ce jeudi 16 mars.

C’est le général Khaled al-Mahjoub, commandant de la direction de la communication des forces de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, qui a indiqué, vidéo à l’appui sur sa page Facebook, que les conteneurs avaient été retrouvés à « à peine cinq kilomètres » du site où ils étaient stockés, dans la région de Sebha dans le sud de la Libye.

Il a publié une vidéo montrant un homme portant une combinaison de protection comptant, en anglais, 18 conteneurs de couleur bleu, soit l’ensemble de l’uranium qui était stocké sur le site. « La situation est sous contrôle, l’AIEA a été informée », a déclaré le général Mahjoub à l’AFP.

Dans sa publication sur Facebook, le général Mahjoub a affirmé qu’« une force de l’ANL armée les a retrouvés à peine cinq kilomètres du dépôt en direction de la frontière tchadienne ».

Il a d’ailleurs estimé que les conteneurs avaient été volés avant d’être abandonnés « par une faction tchadienne, en croyant qu’il s’agissait d’armes ou de munitions ». Profitant du chaos et de frontières poreuses, plusieurs factions tchadiennes et soudanaises ont établi leurs bases arrière dans le sud libyen, voisin de leurs pays, pour y s’adonner à divers trafics.

Investigations « complémentaires »

L’AIEA avait signalé dès mercredi la disparition de ces 2,5 tonnes d’uranium naturel. C’est au cours d’une visite mardi que des inspecteurs de l’instance onusienne « ont découvert que 10 conteneurs avec environ 2,5 tonnes d’uranium naturel sous forme de concentré d’uranium (UOC, aussi appelé ’yellow cake’ ) n’étaient pas présents là où ils avaient été déclarés par les autorités », a écrit le directeur général Rafael Grossi dans un rapport aux États membres de l’ONU.

L’AIEA a précisé qu’elle allait mener des investigations « complémentaires » pour « clarifier les circonstances de la disparition de cette matière nucléaire et sa localisation actuelle ». D’autant plus que cette inspection devait initialement avoir lieu l’an dernier, mais avait dû être repoussée du fait du contexte délicat en Libye : en effet, le site en question « ne se trouve pas sous le contrôle du gouvernement » reconnu par l’ONU.

L’AIEA n’a donc d’autres choix que de surveiller de manière régulière « à travers l’analyse des images satellite et des informations en libre accès ». Et c’est au vu des résultats de ces analyses qu’elle a voulu se rendre sur place « malgré une situation sécuritaire préoccupante dans la région et une logistique complexe » pour y accéder.

Depuis sa chute en 2011 après 42 années de dictature, la Libye est enlisée dans une crise politique majeure, avec des pouvoirs rivaux basés dans l’Est et l’Ouest, une myriade de milices, des mercenaires disséminés dans le pays, sur fond d’ingérences étrangères.

Deux gouvernements se disputent ainsi le pouvoir, l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, l’autre soutenu par l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

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