Lutter contre le harcèlement scolaire : conseils de spécialistes et témoignages de ceux qui l’ont vécu

Pour un tiers des jeunes harcelés, ce calvaire a duré plus d’un an.
Godong / Getty Images Pour un tiers des jeunes harcelés, ce calvaire a duré plus d’un an.

HARCÈLEMENT - Gabriel Attal en a fait « la grande cause » de son ministère depuis la rentrée de septembre, exigeant « un électrochoc ». Et pour cause, selon une enquête de l’IFOP* publiée ce mardi 7 novembre, un jeune sur cinq dit avoir été victime de harcèlement scolaire. Parmi eux, 91 % ont été moqués par d’autres élèves de manière blessante, 66 % ont été frappés, poussés ou maltraités physiquement. Pour un tiers des jeunes harcelés, ce calvaire a duré plus d’un an.

Ce constat fait suite à plusieurs actualités dramatiques, dont la dernière en date : le suicide de Nicolas, 15 ans, qui s’est donné la mort en septembre dernier après avoir été harcelé pendant un an par des élèves de sa classe à Poissy.

Après avoir présenté son plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire fin septembre, le gouvernement a annoncé de nouvelles initiatives ce mardi 7 novembre. Un questionnaire va ainsi être distribué « à l’ensemble des élèves de France du CE2 jusqu’à la Terminale » pour notamment identifier les cas de harcèlement, a déclaré Gabriel Attal. Le ministre de l’Éducation a aussi annoncé le lancement d’une plateforme de formation à destination des parents.

Conseils et témoignages

Cette actualité, le HuffPost la suit depuis des mois et à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi 9 novembre, nous avons décidé de republier plusieurs de nos articles sur le sujet.

En tant que parent, que faire si votre enfant est harcelé ? Cette question n’est pas toujours facile à aborder pour les premiers concernés. Pour y répondre, nous avons parlé à Samuel Comblez, directeur des opérations du 3018, le numéro national contre le harcèlement et le cyberharcèlement. Il nous explique comment bien accueillir la parole de l’enfant, que faire si l’établissement minimise les faits ou encore, comment gérer les faits de cyberharcèlement.

Harcèlement scolaire : en tant que parent, que faire si votre enfant est harcelé ?

Les parents des élèves qui harcèlent peuvent aussi se sentir démunis. Pour savoir quoi faire si votre enfant est l’auteur d’actes de harcèlement, nous avons demandé conseil à Hugo Martinez, président de l’association HUGO ! qui lutte contre le harcèlement à l’école et Catherine Verdier, psychologue et autrice de plusieurs ouvrages sur le harcèlement scolaire. Entre empathie et justice réparatrice, ils offrent des pistes concrètes aux parents perdus.

Harcèlement scolaire : en tant que parent, que faire si votre enfant harcèle un camarade de classe ?

Parmi les mesures lancées par le gouvernement, la mise en place de « cours d’empathie » inspirés de la méthode « Fri For Mobberi » (« libéré de l’intimidation »), utilisée au Danemark depuis 2007. Pour en savoir plus sur cette approche, nous avons recueilli le témoignage d’une institutrice danoise qui la pratique depuis quinze ans et l’enseigne auprès d’autres profs. Pour elle, cette méthode, dont elle a pu constater les effets, va bien au-delà des cours isolés et infuse en réalité toute sa pratique pédagogique.

Contre le harcèlement à l’école, une institutrice danoise révèle les secrets des « cours d’empathie »

Les effets du harcèlement scolaire dépassent les frontières de l’adolescence. Pour ceux qui ont été victimes, les séquelles perdurent à l’âge adulte. Plusieurs d’entre eux ont témoigné auprès du HuffPost. « Encore en tant qu’adulte, j’ai peu d’amis, j’ai du mal à faire confiance aux gens. Quand on a vécu ça au collège, c’est une tache qui reste à vie, plus ou moins grande », confie ainsi Marion, 26 ans, qui subit encore les conséquences du harcèlement qu’elle a subi pendant une grande partie de sa scolarité.

Ces victimes de harcèlement scolaire nous racontent les séquelles qu’elles ont gardées longtemps après

*Étude IFOP pour Marion La Main tendue et Head & shoulders réalisée auprès de trois échantillons : 1 000 collégiens et lycéens, 1 000 parents et 200 enseignants.

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