Lutte: "Je fonce, je fonce, je fonce", Koumba Larroque se projette sur les JO de Paris 2024 après sa médaille aux Mondiaux de Belgrade

Koumba Larroque, on a senti beaucoup de soulagement après votre victoire pour le bronze...

Dès que j’ai gagné, il y a eu du soulagement car je savais que je n’avais pas à faire un match supplémentaire pour savoir si j’allais aux Jeux olympiques. Du soulagement car il y a la médaille mondiale. En regardant le podium je vois que la Turque Tosun gagne. Je l’ai battue à chaque fois que je l’ai rencontrée. Il y a la frustration de ne pas être sur la plus haute marche du podium mais j’ai ce soulagement d’être qualifiée et de relâcher la pression. Ca fait des mois qu’il y a cette pression de la concurrence, des échéances, vis-à-vis de la qualification. J’avais beaucoup de difficultés à envisager devoir me qualifier lors des tournois de qualification olympique au printemps 2024. Ca aurait été tout un cheminement long avant d’arriver sur ces tournois, qui aurait empêché une préparation olympique optimale.

Comment vous êtes-vous remobilisée après la défaite en quart de finale ?

C’était un petit peu compliqué d’encaisser la défaite en quart de finale contre la Mongole Enkhsaikhan. Tactiquement elle a su comment m’appréhender. Elle a bloqué ma lutte et ça a fonctionné. Elle a failli battre la Turque en finale. Ce sont les deux seuls points que j’ai encaissés pendant la compétition. Je ne suis pas hyper déçue en soi de ce match mais c’est de se dire ‘ça ne sera pas pour cette fois le titre mondial’. Il fallait atteindre le match pour le bronze pour aller aux JO, sinon je passais à côté de la qualification. C’est tout ça qui fait que c’était compliqué. J’ai dû me remobiliser, refaire le poids. En compétition, je suis livrée à moi-même car je suis hyper autonome. J’ai fait mes trucs de mon côté pour me remettre en confiance et essayer d’enlever cette pression qu’on me met beaucoup et que je me mets beaucoup. J’ai essayé de me libérer sur les matchs du lendemain. Avec l’enjeu, on sait ce qu’il se passe si ça se passe mal.

Comment envisagez-vous ces JO à Paris, à la maison ?

Ça ne s’était pas hyper bien passé à Tokyo. C’était particulier. J’avais réussi à être tête de série mais il y a eu la longue période de pause, mon opération, le décalage horaire. J’appréhende Paris de manière totalement différente. J’ai pratiquement une année pour me préparer. L’objectif reste cette médaille olympique. Je sais que je suis capable d’être sur la boîte olympique. Le plus important c’est d’optimiser la préparation pour arriver dans une forme optimale. Il y aura des spectateurs, la puissance du public et de la famille qui sera là. Ce sera forcément un dénouement différent car la compétition sera forcément différente. Ce sera bien plus transcendant. Je fonce, je fonce, je fonce. J’ai besoin de m’enlever la pression que je me mets pour lutter à mon niveau qui je le sais fait partie du top mondial.

Article original publié sur RMC Sport