L'Ukraine "ne peut pas gagner sans aide": Volodymyr Zelensky cherche à remobiliser ses alliés européens

Volodymyr Zelensky a appelé ce mercredi 13 novembre à Oslo ses alliés européens et américains à poursuivre leur aide au moment où de nouvelles enveloppes sont bloquées par des dissensions tant à Bruxelles qu'à Washington.

"Bien sûr, on ne peut pas gagner sans aide", a dit le président ukrainien lors d'une conférence de presse après une réunion avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.

"Mais on ne peut pas perdre parce que la seule chose qu'on a, c'est son pays".

Volodymyr Zelensky en quête d'aide

Aux États-Unis aussi bien qu'au sein de l'Union européenne, le versement de plusieurs dizaines de milliards de dollars au profit de l'Ukraine est actuellement entravé par des divisions internes.

La contre-offensive militaire lancée en juin par l'armée ukrainienne n'ayant pas apporté les résultats espérés, Volodymyr Zelensky cherche à remobiliser ses alliés parmi lesquels des dissensions apparaissent.

Arrivé à Oslo tôt dans la matinée, il devait participer à une réunion des dirigeants des cinq pays nordiques (Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Islande) sur lesquels il compte pour financer son projet de production d'armes de type Otan sur le territoire ukrainien.

"Nous discuterons d'un renforcement de la coopération militaire, politique et économique, de même que de notre futur commun en Europe", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

Dans une lettre ouverte publiée dans le Financial Times, les cinq dirigeants nordiques ont fait valoir que "l'Ukraine ne peut se défendre contre la Russie qu'avec des mots" et que "la guerre ne se gagne pas sans armes".

"Ce n'est pas le moment de faiblir", soulignent-ils.

Une aide importante des pays nordiques

Après une étape en Argentine où il a assisté à l'investiture du président ultralibéral Javier Milei ce dimanche, le président ukrainien s'est rendu aux Etats-Unis pour tenter de débloquer de nouveaux fonds.

Il en est reparti sans parvenir à convaincre le Congrès, divisé sur la question, d'approuver une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars pour son pays, disant simplement avoir reçu des signaux "positifs".

Depuis le début de la guerre en février 2022, les pays nordiques ont apporté une assistance conséquente à l'Ukraine. La Norvège a consenti en début d'année une aide pluri-annuelle, civile et militaire, de 6,8 milliards d'euros à l'Ukraine sur la période 2023-2027.

Ce mercredi, elle a annoncé le versement d'un peu plus de 250 millions d'euros à Kiev dans le cadre de cette enveloppe, y compris de nouveaux armements antiaériens cruciaux alors que le pays continue d'être bombardé par la Russie.

La Norvège et le Danemark voisin ont déjà donné notamment des chars, des canons et des munitions et promis qu'ils fourniraient des chasseurs F-16 à l'armée ukrainienne qui demande de tels appareils avec insistance. La Suède réfléchit quant à elle à l'envoi d'avions de chasse Gripen.

Un sommet européen crucial

L'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros, sous forme de dons et de prêts, en faveur de l'Ukraine seront aussi au menu d'un sommet européen à Bruxelles jeudi et vendredi. Mais là aussi, il y a des obstacles.

Le nationaliste hongrois Viktor Orban, seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a menacé de bloquer ces décisions clés pour l'Ukraine.

"Nous devons donner à l'Ukraine ce dont elle a besoin pour être forte aujourd'hui. Afin qu'elle soit plus forte demain au moment de négocier une paix juste et durable", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ce mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg.

Article original publié sur BFMTV.com