Loukachenko, le “dictateur d’à côté”, et son “prétendu accord” intriguent les médias américains

“Une normalité relative a fait son retour à Moscou dimanche”, constate USA Today, notant le retrait des checkpoints et des barrages lors d’une journée ensoleillée quelques heures après la marche finalement avortée du groupe Wagner sur la capitale russe. Mais “la courte rébellion armée a montré de profondes faiblesses au sein du Kremlin et ébranlé le règne de Vladimir Poutine comme jamais auparavant”, affirme NBC News. Une analyse partagée par l’essentiel des médias américains.

Au-delà de l’avenir du régime de M. Poutine, les questions sont nombreuses. Pourquoi les mercenaires ont-ils renoncé aussi vite ? Quels sont les termes de l’accord négocié par Alexandre Loukachenko entre le président russe et Evgueni Prigojine, le chef de Wagner, qui a reçu, semble-t-il, la garantie de ne pas être poursuivi en se rendant dans la Biélorussie de M. Loukachenko ?

“L’accord a stoppé le problème urgent de l’avancée de Prigojine sur Moscou. […] Il ne dirige plus le groupe Warner directement mais il est aussi à l’extérieur de la Russie, en dehors du contrôle immédiat de Poutine”, explique au Washington Post Joseph Dresen, du think tank Wilson Center. “Je ne sais pas s’il doit faire confiance à Loukachenko”, nuance toutefois l’analyste.

“Le dictateur d’à côté”, comme l’appelle le New York Times, est à première vue “le grand gagnant” de ces folles quarante-huit heures, suggère le quotidien. L’“allié” de M. Poutine, au pouvoir depuis vingt-neuf ans, est aussi un “paria international” qui tente ici d’utiliser son rôle de médiateur pour “redorer son image d’homme d’État”, poursuit le journal.

Parlant d’un “prétendu accord”, CNN s’interroge sur la crédibilité de ce qui est rapporté par les services de presse des présidences russe et biélorusse. On ne sait toujours pas où se trouve M. Prigojine et il n’a fait aucun commentaire pour l’instant, rappelle la chaîne.

Quels effets en Afrique si Wagner se retire ?

Après tout, M. Loukachenko dépend de la Russie financièrement, insiste CNN, en précisant que son soutien à son voisin dans le conflit avec l’Ukraine l’a “isolé plus encore de l’Occident”. Pourquoi M. Poutine serait-il passé par lui, au risque d’écorner son image d’homme fort, plutôt que de négocier lui-même, se demande le média américain, pas satisfait par les détails disponibles jusqu’ici.

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