Lorsque les enfants sont harcelés, leurs parents sont effrayés

3 clés pour prévenir le harcèlement scolaire et s'en défendre
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HARCÈLEMENT SCOLAIRE - En cette journée de prévention du harcèlement scolaire, la peur règne chez les parents. Dans quelle école inscrire mon enfant pour qu’il ne subisse pas de violences scolaires ? Existe-t-il des écoles sans harcèlement ? Et si mon enfant devient la cible d’une meute d’écoliers, que faire ? Comment réagir ? Quelles solutions ?

Durant leur scolarité, 100 % des enfants seront confrontés à une situation de harcèlement scolaire soit en tant que victime, en tant que harceleur, ou comme témoin. Le phénomène existe, il est bel et bien ancré dans les mentalités scolaires, dans les peurs, dans les risques…

La question de la prévention serait donc de s’interroger sur le pourquoi de ces comportements et ce qui a conduit les enfants et donc les adultes à ce phénomène non maîtrisable malgré la mise en place d’actions gouvernementales.

Parent effrayé

Très fréquemment un enfant peut être harcelé en primaire puis passer dans le clan des harceleurs, le clan de « forts » des « puissants ».

Et inversement. Un enfant peut être harceleur en primaire et se trouver d’autres centres d’intérêt au collège, d’autres orientations ou identités qui vont l’amener à devenir une cible.

Un enfant n’est pas victime toute sa vie, ni intimidateur. Les rôles s’inversent surtout avec le cyberharcèlement.

Victime ou intimidateur, l’enfant a besoin d’aide.

En tant que parent, la vigilance est de mise.

Que faire si votre enfant vient vous annoncer qu’il est victime de violence à l’école, « de problème avec les copains » ? Ou si l’école ou des amis vous informent qu’il est harceleur ?

  • Règle numéro 1 : rester calme ! Ne pas surréagir, ne pas s’emporter en menaçant d’aller « casser la gueule à l’autre ». L’enfant vient de vous avouer quelque chose de honteux pour lui (il n’en est pas fier). Il attend une écoute, du calme et une solution.

  • Écouter la personne qui exprime la plainte (si la plainte ne vient pas de votre enfant) ;

  • Mener son enquête auprès de l’école ;

  • Ne rien faire sans l’accord de l’enfant ;

Quelques conseils sur l’attitude à avoir

Que votre enfant soit victime ou harceleur, il a besoin de vous :

  • Écouter la plainte et calmer votre colère éventuelle en sachant que la résolution de la situation tient dans le calme, la fermeté, la lucidité et un travail d’équipe (école-parents). Éviter un emballement parental (compréhensible) qui vise à aller voir les autres parents. La résolution doit se faire au sein de l’institution avec les adultes encadrants et selon un protocole défini d’avance (Méthode Pikas, programme KiVa).

  • Écouter l’enfant seul car il aura des difficultés à parler de peur de décevoir son entourage. Ne pas poser la question directement « Es-tu harcelé/intimidateur à l’école ? », l’enfant répondra « non ».

  • Il ne parlera peut-être pas de « harcèlement » mais de « problème avec les autres élèves ». Il faudra dans ce cas, du temps avant de prononcer le mot de harcèlement et que l’enfant admette qu’il est victime ou intimidateur.

  • Le rassurer et le déculpabiliser (victime ou intimidateur).

Comment aider l’enfant ?

Concrètement quelle démarche à suivre pour l’accompagner au mieux dans cette situation ?

  • Toujours intégrer l’enfant dans le processus de décision et ne jamais rien faire sans son accord. Le lien de confiance doit être protégé au maximum.

  • Orienter l’enfant si nécessaire vers un CMP ou service pédopsy ou psychiatre/psychologue.

  • Envisager un aménagement du temps scolaire si nécessaire pour éviter la déscolarisation (pour un enfant victime ou harceleur).

  • Proposer à l’enfant des activités extrascolaires qui renforceront l’estime de soi de l’enfant.

Que faire pour un enfant victime ?

Si la situation ne se résout pas ou n’est pas prise en compte (ou au sérieux) par l’institution et que toutes les tentatives de partenariat sont vaines, vous avez la possibilité (et en fonction de la gravité des faits) de :

  • Faire établir par un professionnel de santé un constat de l’état psychologique et physique de l’enfant ce qui lui permettra de bénéficier d’un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) ;

  • Saisir le référent académique de l’établissement scolaire dédié au harcèlement ou contacter le médiateur régional qui doivent intervenir dans les écoles ;

  • Saisir le défenseur des droits ;

  • Contacter une association pour obtenir des conseils ou de l’aide ;

  • Si nécessaire déposer une main courante ou remplir une « préplainte » (​www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr​)

En ce qui concerne un changement d’école, il est à envisager si l’enfant est en DANGER au sein de son école ; pour les autres cas tout dépend de l’état de l’enfant, de la gravité des faits (toute une classe liguée contre un élève par exemple) et de la capacité de résilience de l’enfant.

En conclusion, harcelé ou harceleur, les enfants ont besoin d’une aide calme et constructive de la part des adultes. Ils doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous pour trouver des solutions et un accompagnement. Ce serait le premier pas vers une prévention efficace et durable.

Pour aller plus loin :

« L’écologie scolaire », Dunod, 2021

« 50 activités bienveillantes pour prévenir le harcèlement scolaire », Larousse, 2020

« #J’aime les autres, les bonnes relations à l’école », Editions du Rocher, septembre 2017

www.catherine-verdier.com

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