Lorient: pourquoi Régis Le Bris a été confirmé sur le banc

Une débâcle 4-0 à Brest pour conclure 2023 et une première partie de saison finie à la 17e place... Les fêtes de fin d'année n'ont pas vraiment été des vacances au FC Lorient avant-dernier de Ligue 1. De nombreuses discussions ont eu lieu durant les huit jours de trêve jusqu'à la reprise le 29 décembre débouchant sur le maintien attendu de Regis Le Bris. Un départ de l'entraîneur sous contrat jusqu'en 2027 n'a jamais été la tendance au sein du club même si "le président (Loïc Féry, NDLR) a fait son job. On a beaucoup échangé. Il a testé le ressenti des joueurs sur le staff et sur moi", a reconnu Régis Le Bris ce jeudi en conférence de presse d'avant-match avant le déplacement à Sochaux en Coupe de France alors que le club est en stage depuis mardi au château du Bois-Guy près de Fougères (35).

"Il a aussi sa vision des choses. Il m'a testé pour savoir si j'ai encore du répondant, un plan pour relever l'équipe et l'issue de tout ça, c'est que je suis ici devant vous".

Un esprit de clans dans le vestiaire

Loïc Féry, absent du stage en Ille-et-Vilaine, a prévu de communiquer dans les prochaines heures pour expliquer son choix et lancer une deuxième partie de saison qui s'annonce corsée pour que le club sauve sa tête en Ligue 1. Se séparer de Le Bris six mois après l'avoir prolongé en choisissant d'élargir ses pouvoirs serait vu comme un échec personnel pour le propriétaire et une erreur de stratégie. Féry n'avait également pas hésité à maintenir Christophe Pelissier dans des situations elles aussi difficiles lors des deux premières saisons du FCL après la remontée en Ligue 1. Avec un maintien à la clé.

"Mon engagement et celle du staff est total", renchérit en tout cas Le Bris qui voit son staff renforcé par l'arrivée de Yannick Cahuzac pour amener espère t-on son côté compétiteur et sa capacité de dialogue dans un groupe qui manque de cohésion. Car c'est l'un des points noirs identifiés au sein des Merlus qui souffrent d'un groupe divisé en clans n'ayant pas un esprit d'équipe suffisant. Régis Le Bris le reconnaît: "il y a eu tellement de turn-overs depuis janvier dernier qu'on savait qu'il y avait un énorme challenge pour reconstruire. Il y a moins d'histoires partagées. Il y a des diversités culturelles, des diversités d'âge et des diversités d'ancienneté au sein du club. Tout ça crée moins de cohésion que dans le passé et les mauvais résultats viennent majorer ces soucis là". Autour du club, certaines voix répondent que c'est d'abord à l'entraîneur de réussir ce rôle de rassembleur grâce à un management approprié ce qui ne serait pas le cas.

Les tensions dans le vestiaire à Brest salutaires?

Après la claque reçue dans le derby à Brest (4-0), des échanges tendus avaient eu lieu dans le vestiaire visiteur de Francis Le Blé, Le Bris s'en prenant nommément à certains joueurs comme Benjamin Mendy, Isaak Touré ou Romain Faivre en leur reprochant un manque d'humilité. Ces tensions avaient fuité quelques minutes plus tard sur les réseaux sociaux, ce qui en dit long sur la solidarité et l'état d'esprit dans le groupe et autour. Les relations se sont réchauffées depuis notamment entre Le Bris et Mendy, l'entraîneur citant toujours son défenseur comme un cadre essentiel sur qui compter pour la deuxième partie de saison. Les deux hommes partagent également le même agent (Meïssa Ndiaye).

L'entraîneur breton assume malgré tout sa prise de parole: "Qu'il y ait des tensions heureusement! Après un 4-0 à Brest, si on se quitte bons amis pour moi ce n'est pas possible. Il y avait sur le moment une forme de boule d'énergie négative qu'il fallait laisser éclater. Parfois, on dit qu'il ne faut pas réagir à chaud. Là, il le fallait. J'ai pris mes responsabilités, des joueurs aussi et ça a créé une zone conflictuelle nécessaire pour régler nos problématiques car on ne performe pas et personne ne peut dire le contraire. Crevons les abcès. Il n'y a pas d'ambiguïté si il y a un dialogue avec du respect et c'est le cas" assure-il. "Il n'y a pas de rupture consommée entre la structure de management et les joueurs. On parle. On discute. On se challenge dans les deux sens. J'accepte aussi de la part des joueurs des idées sur la façon de vivre ensemble et la façon de jouer mais on est en sous-performance. Il faut créer des électrochocs pour qu'on se le dise". La prise de conscience de la gravité de la situation et des conséquences collectives et individuelles d'une descente ne serait donc pas claire pour tout le monde. Certains joueurs joueraient un peu trop leur carte personnelle.

De sept à onze mouvements attendus au mercato d'hiver

Avec deux tours de Coupe de France et deux matchs de Ligue 1 (à Lille et face au Havre) durant ce mois de janvier, si Régis Le Bris n'a pas reçu de la part de son président un ultimatum clair en terme de points pris, le club lorientais va devoir performer tout de suite et ne pourra se contenter de petits soubresauts. Le mercato hivernal sera dans ce contexte bien plus qu'une variable d'ajustement. Avec cinq joueurs dont quatre défenseurs titulaires indiscutables ou réguliers à la CAN (Montassar Talbi, Darlin Yongwa, Gédéon Kalulu, Formose Mendy, ainsi que l'attaquant malien Siriné Doucouré) plus des carences identifiées en attaque notamment sur les côtés, les transferts devraient être nombreux et si possible rapides dans les deux sens. De deux à quatre arrivées au moins sont attendues (défenseur central, arrière droit, milieu excentré, attaquant... ) ainsi que cinq à sept départs. "On doit réussir notre mercato dans les deux sens, obtenir une meilleure osmose et ressentir une énergie qui se régénère chez les joueurs et l'équipe" prévient Le Bris. "Fin janvier, on aura une meilleure vision pour la suite". Le compte à rebours est lancé.

Article original publié sur RMC Sport