Ce que l'on sait sur la manifestation de l'ultradroite à Romans-sur-Isère, après la mort de Thomas

Près d'une semaine après la mort de Thomas, 16 ans, en marge d'une fête populaire à Crépol, dans la Drôme, une manifestation s'est tenue samedi 25 novembre, à l'appel de l'ultradroite, à Romans-sur-Isère, une commune voisine. 20 personnes ont été interpellées.

• Environ 80 militants d'ultradroite dans la rue

Samedi soir, vers 18 heures, environ 80 militants d'ultradroite manifestent dans la commune de la Drôme. Ils appellent à faire "justice pour Thomas", cet adolescent de 16 ans mort après avoir reçu un coup de couteau une semaine plus tôt.

Des habitants filment la scène et la partagent sur les réseaux sociaux. On y voit défiler des individus habillés de noir et le visage couvert par une cagoule. Certains ont des battes de baseball, des barres de fer ou des mortiers, selon le préfet de la Drôme.

La scène se déroule dans le quartier populaire dit de la Monnaie, d'où viennent certaines personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur la mort de Thomas, et où se concentrent de fortes tensions depuis une semaine. Le procureur de Valence a même coupé court à certaines rumeurs cette semaine, assurant que le suspect principal n'est pas originaire de ce quartier.

• 20 interpellations, un blessé grave

Des heurts éclatent pendant la manifestation entre les militants et les forces de l'ordre. Des mortiers d'artifice sont tirés et des poubelles déployées pour faire barrage, mais rien n'est incendié, d'après une source policière.

20 personnes sont interpellées, dont 17 sont placées en garde à vue "à la suite de violences contre les forces de l'ordre", annonce la préfecture de la Drôme.

Un homme de 20 ans, venu de Mayenne, est par ailleurs grièvement blessé après avoir été tabassé en marge de la manifestation, selon des informations de BFMTV. Il a été sorti de sa voiture de force et le véhicule a été brûlé, a fait savoir le préfet. Transporté à l'hôpital, son pronostic vital n'est pas engagé.

• Appel à faire "justice pour Thomas" et slogans nationalistes

La manifestation se tient près d'une semaine après la mort de Thomas, à Crépol, un événement qui est repris comme mot d'ordre par les personnes qui défilent. Les participants au rassemblement crient à plusieurs reprises "Justice pour Thomas" et tiennent une banderole: "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli".

D'autres slogans, nationalistes cette fois, sont également prononcés. "La rue, la France, nous appartient", revendiquent-ils notamment.

"Ils cherchaient visiblement à venir venger la mort malheureuse de ce jeune Thomas" et à "en découdre", estime le préfet de la Drôme sur BFMTV ce dimanche.

Déjà vendredi soir, une manifestation a eu lieu à Reims, lors de laquelle les manifestants ont appelé à faire "justice pour Thomas" et clamant "on est chez nous", selon France Bleu. Une manifestation interdite de l'ultradroite à Lyon avait également débouché sur une interpellation jeudi soir, selon la préfecture du Rhône.

• Des "actes inacceptables" pour Darmanin

Comme l'indique ce dimanche sur BFMTV le préfet de la Drôme Thierry Devimeux, les autorités étaient informées en amont de l'organisation de cette "expédition punitive", ce qui a permis de mobiliser les forces de l'ordre et de déployer la CRS8, cette unité de force mobile spécialisée dans les violences urbaines. La situation a donc rapidement pu être maîtrisée dans la soirée de samedi.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dénonce samedi sur X (anciennement Twitter) des "actes inacceptables". Il assure que les "forces de l'ordre envoyées sur place" vont, à sa demande, "continuer à agir pour empêcher toute violence supplémentaire".

Le préfet de la Drôme a lui aussi assuré ce dimanche que "des moyens de police resteront mobilisés sur le territoire de Romans" au moins toute la journée.

Article original publié sur BFMTV.com