Ce que l'on sait de l'interpellation de 5 personnes dans une opération antiterroriste en Meurthe-et-Moselle

Ce que l'on sait de l'interpellation de 5 personnes dans une opération antiterroriste en Meurthe-et-Moselle

Cinq personnes ont été interpellées vendredi en Meurthe-et-Moselle, dans les communes de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy et Toul, et ont été placées en garde à vue par les services de renseignement dans le cadre d'une enquête ouverte pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

• Cinq individus de 20 à 23 ans

Les individus appréhendés l'ont été dans le cadre d'une opération antiterroriste menée par des policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), a fait savoir une source proche de l'enquête à BFMTV. À ce stade, aucune information sur la raison précise de l'interpellation de ces cinq individus n'a été communiquée.

"Des sources proches des enquêteurs indiquent que le projet était préoccupant", glisse Jérôme Poirot, ancien adjoint du Coordinateur National du renseignement à l’Élysée.

Selon des informations obtenues ce samedi par notre antenne, les cinq hommes interpellés sont âgés de 20 à 23 ans et graviteraient dans la "mouvance islamiste." Selon L'Est Républicain, l'un d'entre eux a été appréhendé dans sa chambre d'une cité universitaire.

Les cinq hommes ont été interpellés dans le cadre d'une enquête ouverte pour "association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de commettre un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes".

Cependant, selon une source proche de l'enquête à BFMTV, il convient de rester prudent quant à la possibilité d'une action violente proche de la part de ces individus. "Les investigations ont pour objet de vérifier s'il y avait un projet de nature terroriste, son état d'aboutissement et quel était la ou les cibles, le cas échéant", nous dit-on.

Pour l'heure, rien n'indique que ces individus souhaitaient mener une attaque sur un marché de Noël de l'Est.

• Les individus en garde à vue

Dans le cadre de l'enquête en cours, les cinq individus ont été placés en garde à vue, qui se déroule dans les locaux de la SDAT et la DGSI, à Levallois-Perret. En matière de terrorisme, une garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures. Elle peut être prolongée à 144 heures en cas de risque terroriste imminent.

"Ils vont faire des levées de doute, confirmer ou infirmer les informations qu’ils avaient avant de les arrêter. Le mot d’ordre actuellement, et notamment depuis le 7 octobre, c’est l’anticipation. Ils préfèrent prévenir que guérir, c’est une période particulière", indique, à BFMTV, Pierre Martinet, ancien agent DGSE.

Pour sa part, Jérôme Poirot livre un aperçu de ce à quoi ressembleraient les auditions actuellement en cours dans les bureaux de Levallois-Perret.

"Il y a interrogatoires classiques, on essaie de faire en sorte qu’ils disent le maximum. Quand on est en présence d’individus soupçonnés de terrorisme, il y a ceux qui collaborent car ils revendiquent, ils peuvent donner des infos, ceux qui se terrent dans le silence car ils considèrent que la justice française ne relève pas de leurs activités."

Selon lui, différents services du renseignement français, mais également à l'international, sont mis à contribution afin de recouper les profils. Au Danemark, en Allemagne et aux Pays-Bas, des interpellations du même type ont eu lieu ces dernières semaines.

"Il y a l'exploitation de leur téléphone portable, de leurs ordinateurs. Il y a tous les services de renseignement français qui sont mobilisés et sollicités car ils peuvent posséder des informations sur ces individus pour alimenter l'enquête", ajoute-t-il.

• Période des fêtes sous tension

Ces interpellations interviennent alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé vendredi les préfets au "maintien d'une extrême vigilance" à l'occasion des fêtes de Noël et de l'Epiphanie, en raison du "niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser".

Le ministre a fait ce rappel alors que la France a activé depuis le 13 octobre le niveau urgence attentat du dispositif Vigipirate, le plus élevé, à la suite du meurtre de Dominique Bernard, professeur de français dans un lycée d'Arras, poignardé par un ancien élève radicalisé.

"C’est extrêmement tendu, les fonctionnaires sont pleinement mobilisés, les militaires de Vigipirate sont mobilisés pour sécuriser les lieux de culte chrétien et les rassemblements de population. Nous sommes pleinement mobilisés, assure pour sa part, toujours auprès de BFMTV, Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC-Police.

L'activation du niveau urgence attentat est intervenue également dans un contexte international marqué par la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sanglante et inédite perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de Gaza.

Article original publié sur BFMTV.com