Ce que l'on sait de l'accident d'un bus à Venise qui a fait 21 morts

Au moins 21 personnes sont mortes mardi soir à Venise, en Italie, lorsqu'un bus transportant des touristes, dont des Français, des Ukrainiens et des Allemands, est tombé d'un pont et a pris feu.

"Le bilan, provisoire, fait état d'au moins 21 victimes et de quinze personnes hospitalisées, dont beaucoup sont dans un état très grave", a annoncé Luca Zaia, le gouverneur de la région Vénétie, dont Venise est la capitale, déplorant "une tragédie aux proportions énormes".

• Le bus a "pris feu" et est tombé d'un pont

L'accident s'est produit peu après 19h30 locales. Le bus effectuait une navette entre le centre historique de Venise et un camping situé à Marghera pour le compte de la société publique des transports de Venise (ACTV). Ce tronçon de route est le plus fréquenté de la ville puisqu'il relie la terre ferme à la lagune. Le véhicule transportait une quarantaine de personnes.

Le bus "a pris feu" après être tombé d'un pont enjambant une voie ferrée entre Mestre et Marghera, ont indiqué les pompiers de Venise. Selon le quotidien Il Corriere della Sera, il est sorti de sa voie de circulation sur le pont, a détruit la barrière de sécurité et est tombé d'une hauteur de plus de dix de mètres près des rails en contrebas.

Le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi a déclaré que "le facteur aggravant a été l'alimentation au méthane (du véhicule), donc le feu s'est propagé rapidement".

• 21 morts, une quinzaine de blessés

Vingt-et-une personnes sont mortes sur place. Seules sept d'entre elles ont pour l'heure été formellement identifiées. Le porte-parole du ministère ukrainien des affaires étrangères a annoncé que cinq Ukrainiens ont été tués. En outre, un Allemand ainsi que le chauffeur du bus, un homme de quarante ans, font partie des victimes.

"Nous sommes en contact avec les autorités italiennes pour identifier d'éventuelles victimes françaises", a indiqué de son côté la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.

"L'accident a également impliqué quelques mineurs", a fait savoir le gouverneur de Vénétie sur Facebook.

Selon La Reppublica, un nourrisson de quelques mois, un garçon de douze ans et une adolescente sont morts.

Parmi les quinze blessés transportés à l'hôpital, le préfet de Venise a identifié quatre Ukrainiens, un Allemand, un Français, un Croate, deux Espagnols et deux Autrichiens, rapportent des médias locaux. Les forces de police ont acquis la liste des voyageurs du camping "Hu" à Marghera, afin d'identifier plus rapidement les victimes.

Le Peimaf, le plan d'urgence en cas d'afflux massif de blessés, a été déclenché dans les hôpitaux des alentours. Selon Ansa, le patriarche catholique de Venise, Francesso Moraglia, s'est rendu sur les lieux de l'accident pour bénir les dépouilles des victimes décédées, alignées sous des draps blancs sur lesquels avaient été posés des bouquets de fleurs rouges.

• Une opération de sauvetage compliquée

À l'aube ce mercredi, à 5h05, les opérations d'évacuation ont pris fin, rapporte Il Corriere Della Sierra. "L'extraction des personnes a été compliquée, notamment parce que le bus était électrique", a détaillé sur place le commandant des pompiers.

Les sauveteurs attendaient, en effet, le refroidissement des batteries du véhicule hybride - électrique/méthane - pour pouvoir le déplacer et s'assurer qu'aucune autre victime ne se trouvait dans les décombres. Le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi a d'ailleurs déclaré que "le facteur aggravant (de l'accident) a été l'alimentation au méthane, donc le feu s'est propagé rapidement".

"En vingt-cinq ans de service, je n'ai jamais rien vu de tel", affirme Andrea Bonucci, secouriste présente sur les lieux de l'accident.

Les pompiers ont travaillé toute la nuit pour extraire les corps. Après des heures de travail ininterrompu, le véhicule a été soulevé par les équipes de pompiers à l'aide de deux grues, puis placé sur un camion à plateforme pour être transporté vers un dépôt.

La municipalité de Venise a annoncé dans la matinée avoir rouvert à la circulation le viaduc touché par l'accident, où la circulation n'est désormais possible que sur une seule voie.

• L'hypothèse du "malaise" privilégiée

Une enquête a été ouverte par les forces de l'ordre italiennes. Selon Il Corriere Della Sierra, sur la route au niveau de l'accident, il n'y a aucun signe sur le goudron qui indiquerait une tentative de freinage de la part du bus.

Interrogé sur les causes de l'accident, le vice-Premier ministre Matteo Salvini, également ministre des Transports, a évoqué sur la chaîne Rete4 "l'hypothèse d'un malaise du chauffeur". Luca Zaia, le gouverneur de la région Vénétie, abonde qu'il s'agit même de l'"hypothèse principale".

De son côté, le PDG de La Linea, l'entreprise du bus, a assuré que "le bus était neuf".

• Réactions européennes

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a aussitôt exprimé "ses profondes condoléances". "Je suis en contact avec le maire Luigi Brugnaro et le ministre (des Transports) Matteo Salvini pour suivre les nouvelles de cette tragédie", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Emmanuel Macron a réagi sur X (anciennement Twitter). "Nos pensées accompagnent ce soir le peuple italien, les familles et les proches des victimes du terrible drame de Venise", a-t-il écrit.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait part, en italien, de ses "sincères condoléances aux familles des victimes et aux blessés", tandis que le président du Conseil européen Charles Michel s'est dit, lui aussi en italien, "profondément affligé par le terrible accident".

Article original publié sur BFMTV.com