En Loire-Atlantique, cette opération des Soulèvements de la Terre passe mal

Entre 1 200 et 3 000 militants écologistes ont manifesté contre l’exploitation du sable, arrachant notamment des plants de muguet.

LOIRE-ATLANTIQUE - La manifestation a été lancée à l’appel d’un collectif regroupant notamment Les Soulèvements de la Terre et La tête dans le sable, une association qui lutte pour la protection de cette ressource.

Environ un millier de personnes ont participé ce dimanche 11 juin à un rassemblement itinérant au sud et au nord de Nantes pour dénoncer l’exploitation du sable à des fins industrielles.

Dans la matinée, des militants de tous âges, partis de Saint-Colomban (Loire-Atlantique) cheminant pour la plupart à vélo ou sur des tracteurs vers Nantes, ont mené une première action de « désobéissance civile » qui a consisté à arracher des plants de muguet et des tuyaux qui les irriguaient pour les remplacer par des semences de graines de sarrasin.

Cette action, loin de faire l’unanimité pour certains (voir les tweets ci-dessous), visait à dénoncer l’utilisation intensive de l’eau et du sable, ont expliqué les manifestants.

« Aujourd’hui je pleure. Les zadistes ont détruit nos serres expérimentales en sol vivant et cultures sans pesticides. En toute impunité... », partage ainsi un maraîcher sur Twitter, photos à l’appui.

Le cortège bigarré a rassemblé 1 500 personnes, des centaines de vélos et 30 tracteurs, selon les organisateurs.

Les manifestants, qui ont parcouru une trentaine de kilomètres, arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « L.R.E.M. Libérez les Radis Et la Mâche », « Éco-résistons contre les libéraux-terroristes du climat », ou encore « Darmanin, si tu cherches des terroristes, va plutôt voir Lafarge en Syrie ».

3 000 manifestants selon les organisateurs

Les deux cortèges ont ensuite convergé pour se rassembler dans l’après-midi devant le CHU de Nantes où était présent un troisième groupe « Hosto debout ! » qui manifestait contre la construction d’un nouveau CHU sur l’île de Nantes.

Les manifestants des trois groupes, qui étaient entre 1 200 selon la préfecture et 3 000 selon les organisateurs, ont alors défilé jusque devant les locaux de Nantes Métropole où ils ont recouvert la porte d’entrée du bâtiment avec un mélange de paille et de terre.

« Une manière symbolique de marquer qu’il est temps de passer à la construction écologique et à la rénovation plutôt que de détruire et reconstruire sans cesse pour les seuls profits de l’industrie du béton », ont expliqué les organisateurs dans un communiqué.

La journée s’est déroulée dans le calme, avec des gendarmes le long du convoi, devant le CHU et Nantes Métropole.

« On va être confrontés à une sécheresse majeure l’été prochain, on l’est déjà, et donc on ne peut pas continuer à assécher nos sols, à artificialiser tout notre bocage », a estimé Julie Laernoes, député EELV de Loire-Atlantique, présente, comme d’autres élus, à la manifestation.

Le point de départ du cortège sud était à Saint-Colomban, où se trouvent des carrières de sable dont l’extraction « défigure le paysage, anéantit le bocage et affecte profondément les nappes phréatiques », selon un communiqué des Soulèvements de la Terre.

« Les carrières sont une cible de choix pour rassembler toutes celles et ceux qui luttent contre l’artificialisation des terres, en Loire-Atlantique et ailleurs », avaient dénoncé Les Soulèvements de la Terre, dont le gouvernement envisage la dissolution.

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